Publiquement CONFIDENTIEL : l’administration par whatsapp

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Wed, 13 Dec 2023 Source: Terre promise

Apparemment, au Cameroun on en est aujourd’hui à cette règle tacite acceptée de tout le monde : n'importe quel document officiellement et dûment estampillé «confidentiel » serait désormais destiné à se retrouver, le même jour (sinon la minute qui suit, sur WhatsApp. Quand cette tendance a commencé « ici-dehors », les indulgents ont parlé de quelques erreurs de destinataires, commis « involontairement » par des responsables administratifs et des fonctionnaires isolés. Une faute professionnelle normalement considérée comme grave. Désormais, la pratique est solidement installée. Et comme d’habitude on trouve ce mode de fonctionnement tout à fait passable, au même titre que le vol des fonds publics par manigances d’écritures, le rançonnement des usagers des services publics etc. Car, que signifie le CONFIDENTIEL dont le cachet rouge accompagne certains documents ? Ceci en principe que ces derniers sont l’objet d'une diffusion très strictement encadrée, pour ne pas dire cadenassée. Pourquoi n'en serait-il plus ainsi maintenant ? Il est difficile d’être dans la tête et l’esprit de ceux- là qui balancent sur la place publique des documents protégés, ou à tout le moins marqués du sceau du discrétionnaire. À défaut, on est obligé de se réfugier dans des conjectures. Mais dans ce cas on peut toujours se tromper. Par exemple que dans un pays où le « kongossa » malveillant est un sport national, les gens profiteraient simplement du terrible côté amplificateur des réseaux sociaux pour dévoiler des documents secrets relatifs à des affaires délicates, si tant est qu'ils sont quelque peu compromettants et peuvent nuire à leurs ennemis.

Apparemment, au Cameroun on en est aujourd’hui à cette règle tacite acceptée de tout le monde : n'importe quel document officiellement et dûment estampillé «confidentiel » serait désormais destiné à se retrouver, le même jour (sinon la minute qui suit, sur WhatsApp. Quand cette tendance a commencé « ici-dehors », les indulgents ont parlé de quelques erreurs de destinataires, commis « involontairement » par des responsables administratifs et des fonctionnaires isolés. Une faute professionnelle normalement considérée comme grave. Désormais, la pratique est solidement installée. Et comme d’habitude on trouve ce mode de fonctionnement tout à fait passable, au même titre que le vol des fonds publics par manigances d’écritures, le rançonnement des usagers des services publics etc. Car, que signifie le CONFIDENTIEL dont le cachet rouge accompagne certains documents ? Ceci en principe que ces derniers sont l’objet d'une diffusion très strictement encadrée, pour ne pas dire cadenassée. Pourquoi n'en serait-il plus ainsi maintenant ? Il est difficile d’être dans la tête et l’esprit de ceux- là qui balancent sur la place publique des documents protégés, ou à tout le moins marqués du sceau du discrétionnaire. À défaut, on est obligé de se réfugier dans des conjectures. Mais dans ce cas on peut toujours se tromper. Par exemple que dans un pays où le « kongossa » malveillant est un sport national, les gens profiteraient simplement du terrible côté amplificateur des réseaux sociaux pour dévoiler des documents secrets relatifs à des affaires délicates, si tant est qu'ils sont quelque peu compromettants et peuvent nuire à leurs ennemis. Par exemple aussi , et concernant les notes et actes officiels, émanant notamment des hautes instances de l’État, que bafouer leur statut confidentiel en les rendant publics par anticipation, participerait d'une stratégie inavouée mais diablement (pour ainsi dire) efficace : il s’agirait de neutraliser un adversaire en embarrassant le ou les signataires, qui sont obligés de revenir sur une décision au vu des réactions provoquées par lesdites actes. C'est probablement le cas de la récente affaire Amougou Belinga et compagnie, où tout s'est joué sur WhatsApp : une décision de justice apparemment en bonne et due forme balancée sur la place publique avant son exécution, et très rapidement « abattue en plein vol » sur le même réseau social par une rétractation visiblement officielle, pourtant couverte elle aussi par le secret administratif. Prévoit-on encore au Cameroun une sanction pour divulgation des documents confidentiels ? On ne le dirait pas, (ou plus). De toutes façons , dans un pays où l’impunité devient la norme, et où ne sont poursuivis que les malchanceux sans soutiens, ceci n'est pas surprenant. Alors, trêve d’hypocrisie : que l'on élimine donc carrément le fameux cachet « CONFIDENTIEL » des instruments de l’administration. Pour le remplacer par « À PUBLIER SUR WHATSAPP D'URGENCE ».

Source: Terre promise