L’équipe des Lions Indomptables n’a pas rempli le cahier de charge comme annoncé par le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o, de remporter le trophée mondial. Le coaching en question.
L’équipe des Lions Indomptables n’a pas rempli le cahier de charge comme annoncé par le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o, de remporter le trophée mondial. Le coaching en question. Le Cameroun est sorti de la compétition vendredi dernier malgré sa victoire sur le Brésil (1-0), but marqué dans les arrêts de jeu par Vincent Aboubakar. Le dispositif tactique mis sur place par le coach Rigobert Song pour venir à bout de la Seleçao, tant réclamé par l’opinion depuis le début de la compétition, conforte les supporters des Lions Indomptables à s’interroger sur l’opportunité des choix de Rigo au cours des deux premiers matchs, soldés respectivement par une défaire (0-1) contre la Suisse et un match nul (3-3) contre la Serbie. C’est véritablement à la deuxième mi-temps de cette dernière rencontre qu’on a effectivement compris que le patron de l’équipe était arrivé au Qatar avec un fond de jeu ou un dispositif incertain. Comment comprendre que Rigo fasse sortir Maxime Choupo Moting contre la Suisse alors que ce dernier pesait de tous son poids sur la défense adverse, surveillé par deux lieutenants qui ne bougeaient pratiquement plus ? Dès sa sortie, les Suisses ont pris le poil de la bête, les défenseurs jouant libérés. Pourquoi n’avoir pas mis en exergue le duo Choupo-Aboubakar ? Le fer de lance de l’attaque camerounaise ? Il a fallu que le Cameroun soit mené à la 52ème minute par 3 buts contre 1 pour que le coach se ressaisisse, en envoyant sur la pelouse Aboukar, 2 minutes après ce but de trop. Ce fut le déclic, la suite est connue. Mais le Cameroun avait déjà grillé son joker contre la Suisse en gardant son capitaine au banc, sans explication aucune. Toujours dans les choix tatillons de Rigobert Song, on n’a jamais compris pourquoi Ebossé pourtant sur pied est resté au banc lors des deux première rencontres, même si en ce qui concerne Wooh, on le savait indisponible pour la première rencontre. Que dire donc du match contre la Serbie ? On a apprécié l’efficacité de couple Ebosse-Wooh contre le Brésil en défense centrale. On peut occulter les autres choix vivement contestables et interroger la capacité de Rigobert Song à enfiler véritablement le costume d’entraîneur de haut niveau, à la dimension des Lions indomptables. Comment comprendre la mise en jeu de Christian Bassogog qui n’a réussi aucun centre ? Il y a lieu par ailleurs d’indiquer que ce sont les résultats sportifs éloquents qui font la renommée des entraîneurs. Cela signifie que les grands entraîneurs du monde sont les plus grands psychologues nantis des capacités pour gérer les egos des joueurs de renom dans les vestiaires. De ce point de vue, on se demande si Rigo lui-même, en tant que coach ne traîne pas toujours son ego de capitaine des Lions Indomptables, au point de ne pas supporter toute critique ouverte de ses initiatives. Le fait qu’André Onana soit parti de la tanière avant le terme du séjour camerounais au Qatar interroge de ce fait la maturité de Rigo sur le banc. A-t-il compris qu’il doit revêtir pour toujours son manteau de pédagogue ? Tout ceci a commencé avec la non-sélection de Ngadeu, jetant dans l’effroi l’opinion. Il doit de ce fait, s’il veut être un père, un encadreur respecté, commencer par se débarrasser des « enfantillages » par exemple dans sa mise vestimentaire et sa communication avec les joueurs. Le couac avec André Onana, éclaire à suffisance que le coach ne discuterait pas en tête à tête avec chaque joueur pour comprendre ses attentes et ses préférences de jeu. De ce point de vue, le gardien est mieux placé pour dire au coach ses appréhensions sur les choix des uns et des autres comme défenseurs. On apprend qu’à défaut de l’avoir probablement fait, le coach aurait été contredit en public par son gardien de but. Si tel est le cas, Rigo devrait en tirer toutes les leçons ! La seule grande nouvelle, est le mea culpa du coach camerounais, qui en conférence de presse après le match contre le Brésil, a reconnu ses manquements au cours des deux premières rencontres. Tout ceci au lieu de lui valoir un carte rouge au banc de touche, appelle à un peu de patience, dans l’espoir qu’il comprendra que ses concitoyens, des millions de coaches qu’ils sont, réclameront bientôt sa tête à tout vent. Carton jaune à Rigo et son staff ! On peut aussi se féliciter des détections des jeunes talents au niveau local. Tout comme il en va des binationaux. L’objectif immédiat désormais est de faire main basse sur le trophée de la Can en 2024 en Côte d’Ivoire comme il en avait été en 1984 dans le même pays, 40 ans plus tard. A ce moment-là, nul ne saura lui trouver une excuse en cas d’échec comme il en est allé avec son prédécesseur à la Can dernière au Cameroun.