Mamadou Faye, BBC Afrique
La naissance du prophète de l’Islam est largement célébrée dans les pays musulmans à travers le monde, même si cette célébration est diversement appréciée au sein de la communauté musulmane. La BBC se penche sur la question pour mieux en comprendre les raisons.
Fils d’Abdoullah ibn Abdoul Moutalib et d’Amina bint Wahab, Mouhamed est orphelin total dès l’âge de 6 ans et est élevé par son grand-père paternel, Abdal-Mutalib.
A l’âge adulte, il est engagé comme commerçant par une riche veuve, Khadija, qui deviendra sa première épouse.
En 610, à l’âge de 40 ans, il est visité par l’ange Gabriel dans la grotte de Hira où il reçut l’injonction de lire (Iqra) la première sourate révélée du Coran.
Ainsi commence une vie riche et mouvementée de prophète de l’Islam.
Après sa mort en 632, sa naissance est célébrée quelques siècles plus tard, précisément vers le 9e et 10e siècle. D’abord en Egypte, puis progressivement dans le monde musulman.
"Je rappelle que le prophète est né le 12 du 3e mois de l'année lunaire, c'est-à-dire le 12 Rabi-al-Awal", souligne Dr Diallo.
Youssou Mounkaila, le secrétaire général de l'association islamique du Niger, abonde dans le même sens.
"C'est une manifestation, c'est un rappel que le prophète (paix et salut sur lui) est né cette nuit de Rabi-al-Awal. Donc, cela veut dire que c'est une commémoration, c'est une joie pour les musulmans de voir venir le prophète de tous les temps", dit-il.
Chaque année, à cette date, il est célébré dans plusieurs pays musulmans à travers le monde.
Il faut rappeler que le soufisme est un mouvement ésotérique musulman dont les préceptes reposent sur la recherche de l'illumination, la sagesse et l'amour de Dieu.
Pour sa part, Youssou Mounkaila estime que "le maouloud est fêté par tous les musulmans de bonne foi parce qu'en l'Islam, on ne peut pas être musulman tant qu'on ne reconnait pas le prophète (paix et salut sur lui), on ne peut pas être musulman tant qu'on n'aime pas le prophète (paix et salut sur lui) plus qu'on aime soi-même".
Il invoque à cet effet la chahada qui marque l'ancrage de tout musulman à sa religion.
La pratique remonterait au règne des Fatimides, dans la première moitié des années 970, dans le califat chiite d’Égypte, sous le règne d'Al-Muhizz li-Din Allah, afin, dit-on, d'asseoir sa légitimité.
"Ce n'est qu'à partir de l'empire fatimide en Egypte et là nous parlons du 10e siècle, autrement dit quatre siècles après le prophète (paix et salut sur lui), que nous trouverons dans les écrits le commencement de cette célébration", souligne Dr Diallo.
Mais pour Youssou Mounkaila, ce sont tous les musulmans qui doivent fêter le maouloud sans distinction, dès lors qu'ils acceptent tous que Mohamed (paix et salut sur lui) est l'envoyé de Dieu.
"C'est une joie de tous les musulmans. Donc, il n'y a pas de distinction. Il n'y a pas une branche de musulmans qui doit fêter la venue du prophète (paix et salut sur lui) et une autre branche qui refuse. Donc, c'est vraiment une joie de tous les musulmans, une joie de l'humanité d'une manière générale parce que le prophète est venu pour sauver l'humanité", dit-il.
"Comme vous le constatez, il n'y a pas de règle sans exception... Même dans les cinq prières, vous voyez des gens qui ne vont pas dans les mosquées. Il y en a qui ne respectent pas la prière. Tout cela, ce sont des erreurs", argumente-t-il.
"On ne peut pas être musulman et ne pas être content de la venue du prophète Mohamed (paix et salut sur lui)", indique Youssou Mounkaila.
Le secrétaire général de l'association islamique du Niger est convaincu que si Dieu a recommandé aux musulmans de prier sur le prophète, il ne peut que récompenser ceux-là qui, en sus de prier sur lui, célèbrent l'anniversaire de sa naissance.
"Puisque le prophète (paix et salut sur lui) ne nous a pas invité à le faire et que ses compagnons qui l'ont connu ne l'ont pas fait, jusqu'à leur descendance, pour cinq ou six générations, donc, il n'est pas question de considérer ce jour comme un jour de fête, de le célébrer ou le considérer comme un jour par lequel nous pouvons avoir plus de récompenses ou de bénédictions par rapport aux autres jours", explique le representant de la Wami (assemblée mondiale de la jeunesse musulmane) en Guinée.
Selon lui, c'est ça la position des salafistes et des autres musulmans qui ne sont ni soufis, ni chiites.