Quand Jean Fochivé parle des Bamileke ; il était un redoutable 'Bamiphobe'

Une probable guerre entre le peuple et lui

Tue, 30 May 2023 Source: www.camerounweb.com

'Les révélations de Jean Fochivé' consacre un chapitre à la réflexion que posait le sinistre Fochivé sur ses cousins Bamiléké. Secret de polichinelle, Fochivé était un redoutable Bamiphobe. Dans le chapitre “Mes cousins Bamiléké”, on peut notamment lire ceci :

L'élite bamiléké des années 50 n'a pas eu l'humilité d'avouer sa lâcheté à la jeune génération. C’est pourtant elle qui, n'ayant pas eu le courage de se prononcer, a préféré pousser Ahmadou Ahidjo au-devant.

Ceux qui par contre m'ont ouvertement vomi et sans doute à raison, ce sont mes cousins de l‟autre côté du Noun: les Bamiléké.

Entre eux et moi il y a eu une très longue guerre, suite à des malentendus que je n'ai jamais voulu lever, puisque, tout cela apparaissait comme les preuves palpables de mon attachement et de ma fidélité au régime, surtout à cette époque où l‟Ouest était le noyau d'une opposition violente et radicale. Aujourd'hui encore, certains m'accusent d'aider M. Biya à mater les Bamiléké.

Il y a ici un phénomène que je ne comprends pas : qu'un peuple majoritaire, cultivé, dynamique et conquérant se plaise à jouer au martyr dans un pays comme le Cameroun dont la force ne repose que sur la diversité culturelle. Peut-on espérer gouverner ce pays en combattant les vrais artisans de son économie ?

C’est pratiquement impossible, beaucoup plus aujourd'hui et demain qu'hier car, d’une part, le processus démocratique engagé, même s‟il s‟enlise, est irréversible. D'autre part, l‟élément « démographie » est essentiel en démocratie ; il est donc impensable que les Bamiléké ne comprennent pas que ce sont eux qui devraient donner les

garanties quant à la préservation de l‟unité nationale aux autres tribus.

Au Cameroun, le problème bamiléké se pose parce que les Bamilékés n’en posent pas qui ait une apparence d'intérêt collectif. Ils entretiennent un naturel individualisme qui, non seulement les affaiblit, mais désorganise et démoralise la société à tel point que le moindre mal camerounais devient une calamité dans la province de l'Ouest.

Ceci explique pourquoi ils ont l'impression de subir, plus que les autres, les humeurs d’une administration corrompue et d’un gouvernement prétentieux, égoïste et avare. Ce que l’on ne comprend pas, c’est le manque de propre et originale réaction des Bamiléké à l’heure des contestations nationales.

Ils se contentent toujours de saisir au vol un mouvement pensé et organisé par une autre tribu et y mettent plus de passion.

Ce fut le cas hier avec l'UPC des Bassa et aujourd’hui avec le SDF des anglophones. A tous les coups, ils sont les grandes victimes de la répression et de l'exclusion qui s’en suivent. Jadis, nous avions essayé en vain de comprendre ce phénomène et n’étions arrivés qu’à nous poser une question à laquelle nous ne trouvâmes pas de réponse : les Bamiléké, sont-ils une tribu ou de groupuscules d'individus rassemblés par des Contraintes migratoires ? Il y a des éléments qui conditionnent l’existence d’ une tribu et que l'on ne retrouve pas chez les Bamiléké : un intérêt commun, un brin de solidarité et d’amour, une reconnaissance et une recherche de valeurs en vue de la préparation de la relève de la classe d’élites, un respect des coutumes et traditions, que l’on doit du reste adapter aux exigences du modernisme.

La chefferie traditionnelle bamiléké, qui était le lieu par excellence de toutes les prises de décisions a, au fil des années, perdu toute son autorité, bafouée et piétinée par des individus riches, bénéficiant même de la complicité pécuniairement acquise des notables et autres prétendus gardiens des traditions.

Quelqu'un a dit : les épaves de la noblesse sont toujours recueillies par les bourgeois parvenus. Cet état des choses crée un vide dans la société et on observe une absence de courroie de transmission entre les différentes couches de la population. Les intellectuels bamiléké en sont les victimes désignées.

La suite est à lire dans le nouvel ouvrage de Arol Ketch.

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