Les femmes mobilisées sont fâchées de ce que la Minproff les ait ignorées lors de sa visite le 13 mai dernier à Mokolo.
Les populations du Mayo-Tsanaga et principalement les femmes ne sont pas du tout contentes de Marie Thérèse Abena Ondoa, la ministre de la promotion de la femme et de la famille (Minproff) depuis sa dernière visite à Mokolo et au camp de refugiés de Minawao le 13 mai dernier.
Abandonnant leurs occupations et surtout le grouillant marché périodique de Mokolo pour réserver un accueil des grands jours au Minproff en visite de lancement de la journée internationale de la famille dans l’Extrême-Nord, elles disent avoir été superbement ignorées par « leur ministre ».
Les différents groupes de danse aussi. Selon elles, quelques paroles de consolations pour les femmes déplacées, quelques encouragements pour la forte mobilisation et quelques poignées de mains auraient suffi.
« La ministre de la femme et de la famille, notre maman n’a même pas daigné nous jeter un seul regard. Un simple bain de foule, une poignée de main ou un geste de salutation auraient suffi à consoler les nombreuses femmes déplacées que nous avons invitées sous ce soleil ardent », déplore une présidente d’un Gic de femmes.
Même les trémoussements des différents groupes de danse invités des quatre coins du département ont mis une ambiance feutrée ont laissé de marbre la Minproff.
Elle aurait confié sous silence qu’elle n’a que profité du lancement de la journée de la famille pour faire des dons aux femmes déplacées de Tchébé-Tchébé de Mayo-Moskota qui ont été attaquées la semaine dernière et aux refugiés du camp de Mianawao.
Groupes de danse
Les groupes de danse dépêchées depuis les villages Moskota, Tchévi, Diméo sont également rentrés tout courroucés par l’étroitesse de leur enveloppe. Ils n’ont eu droit qu’à une enveloppe de 10 000 francs CFA, bien en deçà de ce qu’ils ont l’habitude de percevoir. « Notre maire a saigné en louant un car pour notre transport et notre hébergement à Mokolo.
Après une douloureuse débauche d’énergie sous ce soleil de plomb, on nous a tendu une enveloppe de 10 000 francs. Quand nous avons une rare occasion de nous défouler comme ça sous la protection des militaires et devant un ministre, elle devrait nous encourager avec quelques pas de danse », fulmine un responsable de groupe de danse de Mayo-Moskota.
Une déception qui a débouché sur une sentence que semble avoir pris les femmes envers tous les autres membres du gouvernement. Elles ont promis de ne plus se mobiliser pour leur accueil. « Même le 8 mars, on ne s’est pas mobilisé de la sorte alors qu’on a pris trois jours pour mobiliser les femmes dans les quartiers.
Nous n’allons plus nous mobiliser si l’on nous annonce un membre du gouvernement. Notre propre mère nous a déçu, à combien plus forte raison les autres membres du gouvernement », tranche Nganawa Cresence, une mobilisatrice de femmes.