Comme bon nombre de compatriotes de la Diaspora, Claude B (nom changé) est préoccupé par la question d´investissement au pays natal, le Cameroun.
Beaucoup de secteurs d´activités restent prometteuses, cependant il se pose l´épineuse question de la gestion à distance et de la confiance à accorder à une tierce personne dans le processus de suivi de son investissement.
L´immobilier se révèle être pour notre compatriote Claude le domaine le plus sûr où d´ailleurs de nombreuses tracasseries juridico-administratives peuvent être conjurées, contrairement à la mise sur pied d´une entreprise. Claude qui n´a pas d´ailleurs beaucoup de moyens financiers compte investir son argent là où il y a moins de risques.
Alors, il achète un terrain par le biais de son frère. Et puisqu´il doit « jongler » avec plusieurs petits boulots afin de joindre les deux bouts, il ne peut pas s´offrir le luxe de passer régulièrement les vacances au pays. Son frère est alors le seul relai entre lui et son projet de construction, bref « ses yeux au pays » pour reprendre la sagesse de nos parents.
Grâce aux N.T.I.C, Claude peut suivre son chantier à distance, par les vidéos live de son frère sur le terrain, les photos sur Whatsapp et même sur Facebook, avec de nombreux amis des quatre coins de la planète comme témoins de l´investissement de l´homme qu´on ne tardera pas à baptiser « Grand Claude », proportionnellement à la dimension de son chantier. D´aucuns admirent ses réalisations à cause de ses origines modestes et de son long et âpre parcours migratoire.
Les années s´égrainent et Claude trouve son âme sœur en Belgique, le pays où il est installé depuis plus de cinq ans. Il se marie, fonde une famille. Avec le bonheur familial augmentent aussi les charges. Claude prend un crédit pour achever l´aménagement de son complexe immobilier, avec les photos à l´appui, lesquelles sont publiées avec fierté sur sa page Facebook.
Claude et son frère trouvent une formule Win-Win, laquelle cède à son frère un appartement à occuper ou à mettre en location à ses propres fins comme rémunération pour ses services. Vient alors le moment de récupérer les retombées du loyer pour commencer à éponger les dettes contractées auprès des banques. Son frère au pays tergiverse. Il décroche à peine les appels de Claude. Après des mois sans issue, il finit par bloquer Claude dans ses réseaux sociaux.
Désespéré, Claude contacte oncles et tantes, lesquels réagissent avec indifférence, jugeant qu´il aurait dû passer par eux pour construire un tel immeuble sans précèdent dans leur famille. Bref, ils lui font comprendre qu´ils ont d´autres chats à fouetter. Clause décide d´aller au pays régler le problème une fois pour de bon.
Sur place à Douala, il se rend compte que sur le plan juridique, son frère a entretemps constitué d´autres dossiers pour l´exproprier. Dans la famille, les clans se forment. Les uns s´allient, les autres se mésallient. Et même les parents peinent à plaider en sa faveur.
Sa maman juge qu´il (Claude) ferait mieux d´aider son frère en lui offrant cette maison. « Après tout, on a beaucoup investi pour financer ton voyage, au détriment de tes frères et sœurs, » conclut son papa.
Désespéré, Claude retourne en Belgique retrouver sa femme et ses trois enfants, son seul réconfort, ceux-là qui lui donnent quotidiennement la force de se lever tôt pour se battre.
Au moment où nous rapportons les faits par le biais de votre journal de proximité Camer.be, Claude B. vient de créer une association avec l´aide d´un avocat basé au pays, pour apporter de l´aide aux Mbenguites qui comptent investir dans l´immobilier. La procédure contre son frère est toujours en cours et il est déterminé, contre les menaces de sa famille, à mener à bout ce procès.