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Quatre morts et des blessés dans des affrontements dans l’Extrême-Nord

Affrontement2 La première victime se prénommait Elisabeth, une dame d’une quarantaine d’années

Thu, 4 Oct 2018 Source: L’œil du Sahel N°1129

La première victime se prénommait Elisabeth, une dame d’une quarantaine d’années. Après elles, sont morts tour à tour Lawa Martin, jeune élève de la classe de Terminale au lycée de Vélé ; Djondjo, ancien lutteur traditionnel de renom et Zamsia, le cousin de Djondjo. Le tout en moins de 48 heures. En tout cas, tous ces meurtres ont eu lieu entre le samedi, 29 et le dimanche, 30 septembre 2018. Mais, comment cela est-il arrivé ?

Tout a commencé le mardi, 25 septembre 2018, au marché périodique de Gabaraye, un autre village de la localité. Ce jour-là, une bagarre éclate entre deux ressortissants de Widigué. L’un d’eux, non satisfait de l’issue de celle-ci, alerte les siens, une fois à la maison. C’est ainsi que feue Elisabeth s’en retrouve mêlée pour tenter de sauver son fils battu par les autres. Elle s’interpose entre son rejeton cloué au sol et ses bourreaux, racontent les témoins.

Mais, ceuxci n’auront guère de pitié pour la pauvre mère, racontent les mêmes sources. Elle subit donc le même traitement que son rejeton, sinon davantage. Le jour suivant, après les coups de bâtons encaissés, Elisabeth se sent de plus en plus mal. Les siens la transportent à l’hôpital régional de Yagoua, situé à 12 km environ vers le Sud. Malheureusement, Elisabeth rend l’âme le samedi, 29 septembre 2018.

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Du coup, à Yagoua comme à Vélé, les gens commencent à s’intéresser à cette affaire entre les frères ennemis de Widigué. Tout n’allait pas s’arrêter là. Les riverains rapportent que les bourreaux d’Elisabeth se sont opposés à son inhumation. Dès lors, la pilule devenait trop amère pour le camp de la disparue. Ce sera le début du vrai tout premier affrontement entre les deux camps adverses. Malheureusement, les meurtriers d’Elisabeth ont fait une deuxième victime. Le jeune Lawa Martin. Innocemment sorti de l’eglise, il s’était approché des belligérants par simple curiosité, selon ses proches. Il mourra quelques minutes après avoir été blessé par une flèche empoisonnée. Ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase.

La loi du Talion allait donc s’appliquer. Il y aura plusieurs blessés de part et d’autre. Bâtons, flèches, lances seront brandis de tous les côtés. La bagarre rangée se poursuivra jusque dans la nuit. Le corps de Djondjo sera retrouvé sans vie au petit matin. Ce n’est pas tout. Son cousin Zamsia, grièvement blessé mourra sur la route de Yagoua alors qu’on le transportait pour l’hôpital.

Bilan 02 morts de chaque côté. Malgré le mauvais état de la route, les autorités de Vélé et les forces de l’ordre arriveront finalement sur les lieux. Les camps se regardaient en chiens de faïence, mais la fatigue et la tristesse se lisaient sur leurs visages. La nuit suivante a néanmoins été calme à Widigué, selon le chef de village.

Source: L’œil du Sahel N°1129