Cavaye Y. Djibril
Le procès du capitaine Bouba Simala devant le tribunal militaire de Yaoundé vient de connaître un grand revirement.
En effet, selon les informations relayées par le quotidien Mutations en kiosque lundi 15 février 2016, «lors de l’audience du vendredi 12 février dernier, qui débute dans les coups de 13 heures, Me Koumai Bouba, que l’on n’avait par ailleurs jamais aperçu depuis le début de cette procédure, prend la parole et se présente comme conseil de Cavaye Yéguié Djibril».
Une situation qui a provoqué la réaction immédiate de l’avocat de Bouba Simala, qui a demandé au président de rejeter cette demande de constitution. Les motifs évoqués sont simples: «Cavaye Yéguié Djibril n’est pas partie à ce procès, car n’ayant déposé aucune plainte contre son ex-garde du corps auprès de cette juridiction.
Le capitaine Bouba Simala est poursuivi par le commissaire du gouvernement. De même, le PAN n’a été entendu ni durant l’enquête préliminaire, encore moins devant le juge d’instruction. Une constitution qui, selon les termes de Me Simh, avocat du mis en cause, «relève du dilatoire» », peut-on lire dans les colonnes du journal.
Après des échanges houleux, le président va trancher et décider que le conseil de Cavaye Yéguié Djibril ne pourra intervenir que dans le cadre de la demande de quelque réparation civile. L’attitude du président de l’Assemblée Nationale autour du procès de son ex garde du corps, par ailleurs son neveu, alimente les débats et l’opinion se demande ce que peut cacher un tel rebondissement.
Ce d’autant plus que, «lors de l’audience du 14 janvier 2016 et l’audition de trois témoins de l’accusation sur les onze cités, le président du tribunal avait renvoyé les débats pour se prononcer sur la pertinence des preuves qui devait déterminer la suite à donner à la procédure.
Soit un arrêt pur et simple pour preuves insuffisantes, soit l’audition de la version de la défense avec l’appel à la barre de ses témoins», indique Mutations. Le capitaine Bouba Simala a été au service de Cavaye Yéguié Djibril pendant plusieurs années en qualité de garde du corps.
On le présentait comme l’homme à tout faire de son oncle et son influence était, pour ceux qui l’ont côtoyé, assez grande dans le sillage du président de la chambre basse du parlement. En juin 2015, son ex-patron, dans un communiqué officiel, le présente comme un terroriste qui a tenté de «l’enlever et de le retenir prisonnier».
Mis aux arrêts depuis lors, les chefs d’accusation ont mué en menaces simples. On parlait même déjà d’une possible relaxe pour faits non établis, jusqu’à ce rebondissement. On en saura un peu plus le 10 mars prochain, date retenue pour la prochaine audience au tribunal militaire de Yaoundé.
