Au trône de la chefferie d’Ezezang depuis l’âge de 19 ans, elle entend bien, avec l’aide de Dieu et des populations, impulser le développement de son groupement.
Sa Majesté Jeannine Rachelle Belibi c’est bien ainsi qu’il faut appeler cette jeune femme de 23 ans. Le regard inquisiteur, le propos hésitant le sourire de rigueur pour mieux charmer son interlocuteur, donne encore plus de saveur à un parcours qui n’aura pas été un long fleuve tranquille.
Taille moyenne, le teint clair, elle ne fuit pas le contact, bien au contraire, et n’hésite pas à se « livrer », avec la réserve qui sied à tout chef qui se respecte. Un peu par goût du secret qu’elle semble cultiver, comme pour attiser davantage la curiosité de son interlocuteur.
Désignée chef le 1er octobre 2014 alors que personne ne la voyait venir, elle est intronisée le 15 septembre 2015. Des moments et journées qu’elle n’oubliera jamais.
« Ce n’était pas facile, et j’ai fini par comprendre que tout pouvoir vient de Dieu. Sans sa présence à mes côtés et le soutien de la population, il aurait été difficile pour moi d’y arriver ».
Aujourd’hui, le temps n’est plus aux souvenirs, même s’ils peuvent aider à mieux appréhender l’avenir. « Je prends mon temps avant toute prise de position ou de parole. Je pèse le pour et le contre afin d’être sûre d’être en phase avec ma conscience et ne pas céder le flan à l’injustice.
J’aime dire ce qui est vrai, cela épargne de beaucoup de choses. Je veux être respectée, préserver mon image d’intégrité ». Si on ajoute à cela sa volonté affichée de montrer de quoi peut être capable une femme, qui plus est jeune, Ezezang semble en de bonnes mains.
Sacré programme dont elle n’a pas dévié en quatre années de règne. Le temps de se rendre compte « que le pouvoir est dangereux quand vous posez des actes négatifs. Ils finissent toujours par vous rattraper ».
Ce qui permet à l’ingénieur des travaux en économie et en gestion pétrole et gaz, sortie de la faculté des mines et industries de l’université de Maroua, d’envisager sa présence à la tête de la chefferie de troisième degré de Ezezang, comme porteuse de beaucoup d’espoir.
Elle a jusque-là, la confiance et le soutien de ses populations, et entend bien capitaliser ces atouts pour faire de son groupement, un havre de paix et de bien être.