Secrétaire exécutive de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique, cette Camerounaise se distingue par son volontarisme en matière de lutte contre la pauvreté.
INFLUENTE
Le 14 avril 2017, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, l’a choisie parmi 77 candidats pour diriger la Commission économique pour l’Afrique (CEA). En 2013 déjà, elle faisait partie des vingt femmes les plus influentes d’Afrique, selon le classement établi par le magazine américain Forbes.
ANGLOPHONE
Née il y a cinquante ans à Nairobi (Kenya), elle a grandi à Bamenda (nord-ouest du Cameroun) au sein d’une grande famille anglophone. Son père, Joachim Songwe, dirigea l’Office national de développement de l’aviculture et du petit bétail. Son oncle, Christian Songwe Bongwa, fut ministre des Relations avec le Parlement dans les années 1980.
MATHEUSE
Après des études secondaires à Bamenda, elle obtient une licence en sciences économiques et politiques à l’Université du Michigan (États-Unis), qu’elle complète par un DEA en droit et sciences économiques, puis par un doctorat en économie mathématique obtenu à l’Université catholique de Louvain (Belgique).
BANQUIÈRE
Elle entre à la Banque mondiale (BM) en 1998 et en gravit tous les échelons. En 2012, elle dirige les opérations de la BM au Cap-Vert, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et au Sénégal. En 2016, elle est à la tête du bureau pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale de la Société financière internationale (SFI), la filiale de la BM qui se consacre au secteur privé.
SA DIFFÉRENCE AVEC LOPES
On la compare forcément à son prédécesseur, l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, qui a démissionné en septembre 2016 après avoir donné un grand rayonnement à l’institution. Alors que ce progressiste avait aligné la CEA sur l’agenda 2063 de l’UA, incluant les thèmes de l’intégration et de l’industrialisation africaine, Songwe, elle, met l’accent sur la lutte contre la pauvreté, qu’elle adosse à la vision onusienne du développement.
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SES PRIORITÉS
Tous ses centres d’intérêt ont un lien avec les priorités du continent. Sur le blog qu’elle tient dans le cadre du programme de la Brookings Institution, elle cite « la fiscalité, les sources de financement innovantes, l’agriculture, l’énergie et la gouvernance économique ».
CORRUPTION
Pour elle, c’est « un cancer » qui, selon une étude de la CEA sur le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest, représente 25 % du PIB du continent.
SON AMIE NGOZI
En 2007, elle devient la conseillère de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala lorsque celle-ci est nommée directrice générale de la BM. Son rôle : proposer des idées novatrices pour le développement du continent, et superviser les équipes.
LECTRICE
Elle dévore les biographies, dont celle de Nelson Mandela, de Francisco Franco, de Winston Churchill ou de Napoléon. Des lectures inspirantes en matière de leadership…
COMITÉ
KAGAME Elle a fait partie des neuf experts réunis à l’initiative de Paul Kagame, le président rwandais. Leur mission : concevoir une réforme afin de rendre l’UA plus efficace.