Tel un couperet, la triste nouvelle du décès de Moukoko Priso, aka Elenga MBuyinga (nom de la clandestinité), survenu hier matin du 28 juin 2018 sis en France, s’est répandue comme une traînée de poussière, plongeant dans une profonde tristesse la grande famille de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), ses sympathisants et nombreux camerounais, tout bord politique confondu.
Né le 03 juin 1942 dans le petit village de Ndoulou dans l’arrondissement de Dibombari, région du Littoral; cet homme de lettre et des chiffres quitte la scène à 76 ans.
Ancien élève du Lycée général Leclerc, son baccalauréat C en poche, il s’envole pour la France où il poursuit ses études supérieures de Mathématiques à l’université de Clermont-Ferrand.
A son entrée à l’UPC, il est reçu et encadré par son mentor d’alors, Woungly Massaga. Il deviendra président l’UNEK( Union National des étudiants kamerounais) en 1969 et dont les pères fondateurs furent les deux médecins camerounais Bebey Eyidi et Zogo Massing.
Comme la plupart de ses camarades nationalistes et upécistes,la prison politique est leur réalité quotidienne sous la terreur de Fochivé patron des services du renseignement camerounais; le CENER. Il est condamné à 5 ans de prison ferme par contumace en 1970. Il restera en exil et retournera au Cameroun en 1990.
Ancien secrétaire général de l’UPC il nous livrait il y a quelques temps sur le plateau de Diaf-tv, comment relever ce parti historique dans le tourment. Il revenait sur le déclic qui l’engagera à l’UPC alors qu’il est encore à l’école primaire dans le Moungo et clarifiait le point sur l’exclusion d’Augustin Kodock du parti au symbole de crabe.
Il lève également au courant de cet entretien sur diaf-tv, le flou sur la prétendue qualité du Président actuel du RDPC comme membre de l’UNEK. nous l’écoutons.
Plus de 45 ans de loyaux services comme enseignant de mathématiques dans les universités et lycées, c’est plusieurs générations de camerounais qui pleurent ce vaillant citoyen engagé.
Auteur de plusieurs livres dont un titré « le tribalisme et problème national en Afrique noire : l’exemple du Cameroun (publié chez l’harmattan) ». C’est un délice que cet homme de lettres et de sciences nous offrait chez nos confères de Vox Africa où il avait été reçu pour parler de l’épineuse question du chauvinisme ethnique et du tribalisme que la bourgeoisie en place au Cameroun utilise pour opposer les camerounais.
Cet expert et amoureux des lettres et des chiffres était déjà considéré comme une véritable bibliothèque vivante. Il n y a pas l’ombre d’un doute qu’il fera désormais école et rentrera à jamais dans le panthéon des grands hommes qui auront marqué leur temps par la constance et la pertinence de leurs analyses.
Au nom de toute la rédaction de Diaf-Tv, j’adresse nos sincères condoléances à toute sa famille biologique, politique, intellectuelle et aux proches aujourd’hui durement éprouvés par son départ pour l’au-delà, où il a certainement déjà retrouvé ses pairs que sont Um Nyobè, Ossendé Afana, Ouandjié, Felix Moumié, et bien d’autres.
Repose en paix brillant compatriote..