Beaucoup de personnalités publiques rendent hommage à l’illustre homme politique disparu John Fru Ndi. Le président du Front social démocrate (SDF) est décédé.
Il était malade depuis un moment maintenant. L’écrivaine Calixthe Beyala n’a que de bons souvenirs du chairman John Fru Ndi.
« John Fru Ndi ou l'espoir d'un peuple qui s'évanouit. Depuis les années 1980, il est le seul à nous avoir appris qu'un peuple pouvait s'organiser, combattre l'oppression.
Et personne n'oubliera jamais les villes mortes ; j'étais jeune à l'époque et ses militants et ses actions m'inspireront un de mes livres à gros succès indéniable : Assèze l'Africaine.
J'étais au Cameroun pendant les villes mortes pour ne rien louper. Lapiro de Banga, courageux comme mille buffles organisait des manifestations mémorables tel un vrai guerrier bantou.
Des jeunes hommes et femmes bloquaient les rues, brûlaient les pneus, le Cameroun s'agonisait même si pour la vantardise on disait que : tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit. Minalmi.
Le peuple était debout, sans distinction de tribu et de religion. Le peuple était fier malgré les milles souffrances qu'il endurait.
Et cette grandeur du peuple dura quelques années avant de disparaître dans la fumée de la répression et de l'appât du gain de quelques élites.
Chapeau bas monsieur le chairman. Et merci d'avoir donné aux Camerounais quelques brins d'espoir. Que nos ancêtres vous accueillent dans leur demeure ».
« Très bel hommage. À cette époque j'étais dans la rue avec les jeunes de ma génération, nous y croyons dur comme fer, qu'un autre Cameroun était possible mais ce fut un combat vain puisqu'à nos jours nous n'avons pu obtenir qu'une miette de démocratie pendant que sur un tout autre plan économique, c'est un retour à l'époque postcoloniale la misère économique et intellectuelle », répond un internaute à Calixthe Beyala.