Boris Bertolt dévoile un scénario de 24 heures palpitantes qui ont conduit au limogeage spectaculaire du directeur de cabinet de l'Assemblée nationale camerounaise, Boukar Abdourahim.
Quand Cavaye YEGUIE DJIBRIL est dans son village à Mada, la présence constante de son directeur de cabinet, BOUKAR ABDERAHIM, et de son secrétaire particulier ne passe pas inaperçue. Cependant, des instructions venues du plus haut sommet de l'État changent soudainement le cours des événements.
L'instruction de limoger Boukar Abdourahim est transmise d'abord à Baoro Theophile, vice-président de l'Assemblée nationale et responsable du comité d'audit. Toutefois, le directeur de cabinet et le secrétaire particulier, bien informés, font tout en leur pouvoir pour contrecarrer les intentions de Baoro Theophile en présence de Cavaye Yeguie.
En octobre, au village, Cavaye Yeguie rejette Baoro Theophile et les questeurs venus le rencontrer. Plus tard à Yaoundé, il refuse également de les recevoir. L'affaire est ensuite confiée à Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, qui dépêche le SG par intérim de l'Assemblée nationale, le magistrat Daouda, pour communiquer les exigences du Palais.
Cavaye, conscient des tensions autour de lui, sait que son entourage est miné. Même son secrétaire particulier, en réalité l'ancien SP de Boukar Abdourahim, est difficile à contrôler. C'est lui qui détient tous les cachets du PAN et qui les utilise à sa guise, fabriquant même de faux actes de nominations et manipulant les recrutements.
Le jeudi 9 novembre 2023, Cavaye rentre à Yaoundé et remet discrètement un pli à une députée destiné à la CRTV, annonçant le limogeage de Boukar Abdourahim et de son secrétaire particulier. Le directeur de cabinet, ignorant tout, découvre son limogeage par la radio. En réponse, il fabrique de faux arrêtés et un communiqué signé par le président de l'Assemblée nationale pour tenter de rétablir la situation, en vain.
Confronté à Fadimatou Cavaye à la résidence du président de l'Assemblée nationale, le directeur de cabinet se voit interdire l'entrée par l'épouse du PAN. Dans un geste désespéré, il sort une arme à feu, déclenchant une situation tendue nécessitant l'intervention de renforts de sécurité. Boukar Abdourahim est finalement contraint de quitter les lieux.
Ainsi, Boukar Abdourahim, autrefois puissant, découvre les conséquences de la perte de pouvoir. Son acolyte, le ministre Yaouba Abdoulaye, voit également son influence s'effondrer, confronté à une descente aux enfers politique. Boris Bertolt expose une intrigue politique complexe qui secoue les fondements du pouvoir à l'Assemblée nationale camerounaise.