Au lieu de se mettre au travail, certains membres du gouvernement semblent davantage plutôt préoccupés à conforter leurs positions en affûtant leurs armes pour l’après-Biya. Pourtant, on n’en est pas encore là. Et si les cartes étaient à nouveau redistribuer au sein de l’équipe gouvernementale, question de se débarrasser de ces « petits diables » qui plombent la vision émergente du chef de l’Etat.
Ils n’en peuvent plus d’être tenus aussi longtemps en haleine. Ces pleureurs de lucarne qui n’attendent qu’un seul acte pris par le chef de l’Etat, pour que les lignes bougent enfin au sein de l’équipe gouvernementale, du moins dans sa structuration. Pour eux, le gouvernement actuel n’a que trop duré et affiche déjà des signes d’essoufflement. C’est d’ailleurs peu dire, car le fait est devenu coutumier depuis l’arrivée de Philémon Yang le 30 juin 2009.
En effet, depuis cette date, les gouvernements de Paul Biya font en moyenne 4 ans, à l’exception du dernier mandat de l’ancien Premier ministre qui n’aura duré que 10 mois (2 mars 2018-4 janvier 2019). Mais bien avant la décennie Yang, le président Paul Biya changeait son gouvernement presque chaque année, le plus long n’excédant pas 3 ans. Sous l’ère Achidi Achu par exemple (9 avril 1992-19 septembre 1996), l’on a même eu droit à 4 remaniements ministériels au cours d’une seule année. C’était en 1992 : 9 avril, 30 août, 4 septembre, et 25 novembre. Mais aujourd’hui la donne a complètement changé. Alors question : le président Paul Biya préfère-t-il continuer avec « les diables qu’il connait, en lieu et place des anges qu’il ne connaitrait pas ? »
Comme il est vrai qu’au sein du gouvernement actuel il y a des ministres qui font réellement leur travail et qui peuvent continuer à cheminer avec le chef de l’Etat dans son œuvre titanesque de développement, il est davantage évident qu’au sein de cette même équipe, il y a également ceux des ministres qui privilégient leurs intérêts égoïstes au détriment de l’intérêt général. L’ambition étant de s’accaparer un jour, les rênes du palais d’Etoudi, le moment venu.
C’est le cas, apprend-on, avec une dame de l’équipe Dion Ngute spécialiste de l’esbroufe, mais présentée dans certains milieux du Mouvement des entreprises de France (Medef) comme une candidate sérieuse à la succession du président Paul Biya. Et comme pour rajouter à la pression populaire, à la guerre de positionnement qui oppose certains cadors, le président Paul Biya continue curieusement de maintenir le statu quo. Pour nos observateurs, le temps commence déjà à virer au sombre, surtout quand dans certains salons huppés, les commentateurs prolixes, mais désespérés, annoncent, péremptoirement que le président « devenu trop vieux » serait même aujourd’hui incapable de tenir avec fermeté le dirigeable de sa nacelle pour conduire notre pays à bon port. Un véritable guano lâché par une mouette en déperdition. Quelles aberrations !
Silence Monastique
Seulement, pour nos mêmes observateurs, ces grognards à la fois ambitieux, haineux et vindicatifs, qui n’ont d’yeux que pour Etoudi, font d’ailleurs preuve d’une mauvaise foi chronique, lorsqu’ils refusent eux-mêmes de regarder froidement en face leurs propres égarements, leurs manquements et leurs approximations dans l’œuvre titanesque de Paul Biya, cet architecte du développement. Et ce sont ces émirats de bras cassés qui, avec une impudence veule, qui leur a curieusement conféré une hardiesse pétillante et une sorte de vanité morose, qui veulent prendre en main le destin de millions de Camerounais, alors même qu’ils refusent de reconnaitre leur incompétence et d’accepter qu’ils trainent des casseroles bruyantes. Simple manipulation ! Et il n’est pire manipulation que celle dont les racines plongent dans le déni de la réalité et la volonté d’échapper à ses propres responsabilités. Qu’a donc fait le peuple pour qu’on lui impose de tels parias sans geindre ? De véritables diables qui incarnent le mal, comme l’indiquent quelques observateurs.
Et ils sont d’ailleurs nombreux dans le sérail dont le chef de l’Etat devrait s’en séparer. Pour l’instant, c’est un silence quasi monastique où rien ne filtre. Où l’on peine à discerner, dans la pénombre, les postures, tant le jeu se complique et devient davantage subtil et fermé. On dirait même que c’est la procrastination qui a davantage pris le pas dans toutes les strates les plus nobles du régime.
A savoir, cette fâcheuse et récurrente tendance sans cesse cultivée par le président Paul Biya, le long de son règne, pour tout remettre au lendemain ce qu’il aurait pu faire aujourd’hui. Donnant ainsi à ses félonnes « créatures » et aux autres minables râleurs mièvres, ce pain béni rassis, moisi et rongé qui continue d’alimenter leurs officines informelles.
La Nouvelle N°666 du 12-09-2022