Dans un récent article publié par notre confrère de Jeune Afrique , l’auteur explore la montée en puissance de Boukar Abdourahim, qui, que ce soit volontairement ou non, se trouve de plus en plus sous les feux de la rampe, après avoir longtemps évolué dans l'ombre de Cavayé Yéguié Djibril.
Avant que l'affaire de répartition des postes à l'Assemblée nationale n'éclate, le nom de Boukar Abdourahim, administrateur civil, était déjà associé aux difficultés financières auxquelles l'institution était confrontée. Ces problèmes comprenaient des recrutements massifs, une dette insoutenable et un déficit budgétaire. Certains membres de l'Assemblée n'hésitent désormais plus à pointer du doigt ouvertement le cabinet présidentiel, qui détient une grande partie des pouvoirs de gestion, renseigne Jeune Afrique.
Jeune Afrique rappelle par ailleurs qu’Boukar Abdourahim, qui occupe le poste de directeur de ce cabinet depuis 2015, est au cœur de toutes les décisions prises par Cavayé Yéguié Djibril, dont la santé s'est gravement détériorée ces dernières années. Sa présence constante lors des réunions et audiences présidentielles ainsi que son rôle indéfinissable dans la rédaction d'un mystérieux carnet font de lui un personnage central. Il est devenu le dernier rempart du président, même si d'autres proches ont été victimes de sa toute-puissance, notamment l'ancien aide de camp Bouba Simala et le député Salmana Amadou Ali.
Boukar Abdourahim est omniprésent à Yaoundé et à Mada, où Cavayé Yéguié passe la majeure partie de son temps. Il semble être le patron bis de l'Assemblée nationale, et ses liens familiaux avec Cavayé Yéguié Djibril remontent à sa jeunesse. Sa carrière a décollé lorsqu'il a épousé la fille du président, ce qui lui a permis d'intégrer l'Assemblée nationale en tant que secrétaire particulier du président en 2003. Malgré les accusations de népotisme, il a gravi les échelons pour devenir conseiller spécial en 2007, puis directeur de cabinet en 2015.
En tant que directeur de cabinet, Boukar Abdourahim est chargé d'assister le président dans la définition des objectifs stratégiques et leur mise en œuvre. Cependant, son influence va bien au-delà de ces fonctions officielles. Il semble avoir un contrôle quasi absolu sur le fonctionnement du Parlement, au point que certains anciens secrétaires généraux de l'Assemblée nationale affirment qu'il empiète sur les prérogatives du secrétaire général, ce qui est contraire à la loi. De plus, il exerce un contrôle sur les finances de l'Assemblée, révèle Jeune Afrique.
Au fil des années, Boukar Abdourahim a érigé une forteresse autour du président Cavayé. Récemment, il a annoncé la création d'une commission chargée de contrôler les actes soumis à la signature du président, dans le but de mettre fin aux réseaux parallèles.
Il est difficile de prédire jusqu'où ira Boukar Abdourahim, mais il semble chercher à renforcer son influence dans son arrondissement d'origine, où il est devenu un acteur politique majeur. Ses actions suscitent de plus en plus l'attention et l'inquiétude, et il reste à voir quelles seront les conséquences de son ascension continue.