Le RDPC serait en train de dénaturaliser les résultats de l'élection présidentielle. Beaucoup de personnes fiables sont déjà montées au créneau pour signaler cela. Mais comment le parti procède-t-il alors que tout le monde a suivi avec attention les décomptes sur les médias et sur les réseaux sociaux ? Explication du lanceur d'alerte Paul Chouta. Selon, il existe trois étapes par lesquelles le régime de Biya fraude les élections au Cameroun.
Assez de faux-semblants ! Ce qui se passe au Cameroun n'a rien à voir avec la démocratie. C'est un carnage démocratique. Ce n'est pas une élection, c'est un vol organisé. Le schéma est limpide, la machination est brutale. Voici comment, pas à pas, la volonté du peuple camerounais est méthodiquement étranglée.
Étape 1 : le sabotage à la source (le faux procès-verbal). Tout commence par la trahison la plus cynique : la falsification du procès-verbal. Le PV en deux feuillets – le document qui scelle la vérité du vote – est démembré, profané.
La feuille "intérieure" disparaît, son contenu est altéré. Les résultats réels sont effacés et remplacés par de faux chiffres. On inscrit à leur place des chiffres bidonnés, modifiés. C'est ici, dans l'ombre du bureau de vote, que la démocratie est assassinée d'un coup de stylo.
Étape 2 : le siphonnage organisé (l'agrégation criminelle). Le mensonge initial est ensuite "légalisé" à l'antenne départementale. C'est l'étape de l'agrégation, qui devrait être une simple addition. Mais non ! Les calculs sont sciemment faussés. Les additions sont truquées, les chiffres gonflés, dégonflés. De nouveaux scores sont fabriqués de toutes pièces pour donner au candidat du système, le RDPC ou Paul Biya pour le cas d'espèce, une avance qu'il n'a jamais eue dans les urnes.
Ce qu'ils sont en train de faire par exemple avec les vrais résultats de cette présidentielle de 2025, c'est réduire les grands écarts avec lesquels Issa Tchiroma devance largement Paul Biya, pour venir les combler avec les faux résultats et les faux chiffres qu'ils ont d'ores et déjà fabriqués afin que Biya passe devant Tchiroma et gagne l'élection.
Cela se joue sur les écarts. Ils font gagner Tchiroma partout, mais diminuent les écarts pour les combler avec les faux 250 000 voix de réserve du Sud pour que Biya passe devant.
En un mot, c'est pour voler la victoire de Tchiroma. Ils le font avec la complicité de Cabral Libii, Joshua Osih, Denis Emilien Atangana, Serge Espoir Matomba, etc., qui vous donnent l'impression d'avoir les vrais PV des bureaux de votes alors que le but c'est de légitimer cette mascarade électorale du régime dictatorial de Biya. Ce n'est plus une centralisation, c'est un blanchiment des faux résultats.
Étape 3 : le sceau de l'impunité (la commission de recensement). Et enfin, l'ultime rempart : la Commission nationale de recensement. Le lieu où cette montagne de fraudes et d'irrégularités devrait être exposée et rejetée. Mais trop souvent, elle devient le simple notaire de l'escroquerie, validant sans sourciller les résultats déjà salis par les deux premières étapes. C'est le coup de grâce, l'acte final qui donne une façade de légalité au pillage électoral avant que n'intervienne le Conseil constitutionnel qui vient sacraliser cette inhumation de la démocratie en proclamant les faux résultats.
Il n'y a pas pire violence que de détourner la volonté d'un peuple. La fraude électorale est un sacrilège, une profanation, parce que la voix du peuple est la voix de Dieu. Camerounais, le PV n'est pas qu'un papier, c'est notre voix. Ne laissons pas ces trois étapes devenir le rituel macabre par lequel ils enterrent notre droit à la vérité des urnes. La fraude n'est pas un accident, c'est un système.