L'homme a été arrêté alors qu'il tentait de transporter les produits illégaux vers une destination inconnue. L'opération a été réalisée en collaboration avec la gendarmerie et l'assistance technique de LAGA, une organisation non gouvernementale spécialisée dans l'application de la loi faunique.
Agé de 40 ans, il a été interpellé au quartier Mandjou à Bertoua en possession d’un sac contenant des pointes d’ivoire et a été conduit à la Légion de gendarmerie où son sac a été vidé de son contenu : sept pointes d’ivoire et dents d’hippopotame.
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Les enquêtes préliminaires révèlent qu’il aurait acheté ces pointes d’ivoire auprès d’un autre trafiquant à Ngong, une localité située à 45 km de Garoua, et se serait rendu à Bertoua pour les commercialiser. Il était sur le point de vendre les produits fauniques quand il a été arrêté par des gendarmes.
Le capitaine Alim de la Légion de la gendarmerie de Bertoua a déclaré peu après l'opération que, « selon ses déclarations [le suspect], il laissait entendre qu'un certain Daouda lui avait donné les trophées d’éléphants à vendre dans la région de l’Est ».
L'opération met à jour un réseau de trafiquants qui existe entre les villes de Bertoua et de Garoua dans la région du Nord. Les gendarmes et les agents de la faune qui faisaient partie de l'équipe d'opération ont fait preuve de patience et de compétence pour réaliser l’arrestation au moment où il essayait de déplacer prudemment l'ivoire hors du quartier.
Des sources indiquent que, ce n'est pas la première fois que ce réseau traite de l'ivoire et d'autres produits fauniques tels que, les peaux de léopards et de lions. Le suspect est également marchand de chèvres à Ngong et affirme qu’il est « marabout ».
Les mouvements de l'ivoire de la région du Nord vers Bertoua sont très inhabituels car, l'ivoire est généralement acheminé de la région de l’Est vers le Nord où il est introduit clandestinement au Nigeria. Des enquêtes antérieures avaient établi que l'ivoire saisi avait été dissimulée dans un camion transportant du bétail de Garoua pour Bertoua.
Menaces d'extinction
Cette opération a été menée dans le cadre du modèle gouvernemental de lutte pour l’application des lois fauniques au Cameroun lancé il y a une quinzaine d’années. Ce modèle qui a donné lieu à des centaines d'arrestations est reproduit dans plusieurs autres pays africains dans le cadre du réseau dénommé « EAGLE ». Une autre opération menée la semaine dernière au Gabon où, le modèle a été lancé il y a de cela 10 ans a permis l'arrestation des ouvriers d’une compagnie forestière en détention illégale de deux pointes d’ivoire.
Dans la même mouvance, LAGA assistait des agents de la faune à Djoum suite à la saisie de plus de 106 pointes d’ivoire et à l’arrestation de deux trafiquants en possession illégale de trophées d'espèces fauniques protégées. L'ivoire est l'un des produits les plus trafiqués de la sous-région et cela présente un impact dévastateur sur la population d'éléphants, qui fait face à de sérieuses menaces d'extinction.
Selon la loi de 1994 régissant la faune, toute personne trouvée en détention de toute ou partie d'une espèce faunique protégée est considérée comme l’ayant abattue et est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans et d'une amende pouvant atteindre jusqu’à 10 millions de francs.
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Le gouvernement du Cameroun travaille dur pour démanteler le commerce illégal de l'ivoire qui a d'autres ramifications, y compris les menaces à la sécurité. Les braconniers et les trafiquants ont la capacité de générer beaucoup d'argent à partir du trafic d'ivoire. Par conséquent, ils ont les ressources pour installer l’insécurité et mettre en péril l'application de la loi dans ces pays.