Niat Njifenji au Sénat
Le Sénat camerounais est à son tour au cœur d'un scandale de malversations financières présumées, après l'Assemblée nationale. Selon Jeune Afrique, une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur la gestion des finances du Sénat ces derniers mois.
C'est le retour au Cameroun de Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, qui a mis en branle la machine. Alerté par plusieurs sources de possibles malversations, le patriarche – que son état de santé contraint à de fréquentes absences – a chargé son premier vice-président, le lamido Aboubakary Abdoulaye, de diriger une commission d'enquête, avec l'accord préalable de la présidence de la République.
La commission s'est penchée sur la gestion du Sénat durant la dernière évacuation sanitaire de Niat Njifenji – cinq mois pendant lesquels le sénateur de l'Ouest séjournait dans une clinique en Europe. Après avoir épluché les dépenses et interrogé notamment le secrétaire général par intérim, Bernard Wongolo, et la directrice du Budget et de la Solde, Nadine Danielle Ngono Ondja'a, le groupe de travail a rendu ses conclusions mi-mai, épinglant au passage les deux personnalités susmentionnées.
Selon Jeune Afrique, les enquêteurs dénoncent l'absence de justificatifs pour près d'un milliard de F CFA de dépenses effectuées, et pour deux autres milliards, les justificatifs présentés n'ont pas suffi à les convaincre d'un usage judicieux. Ils évoquent également, comme à l'Assemblée nationale, une série de pratiques peu orthodoxes qui plomberaient l'exécution efficiente du budget de l'institution.
Cette affaire de malversations financières présumées intervient dans un contexte de luttes d'influence au sein du Sénat. Selon Jeune Afrique, Bernard Wongolo, le secrétaire général par intérim, est au cœur d'un duel qui l'oppose à Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, et à son secrétaire général, Michel Meva'a Meboutou, malade et actuellement interné au CHU de Yaoundé.
Selon une source interne citée par Jeune Afrique, cette affaire de malversations financières présumées serait une cabale visant à empêcher Bernard Wongolo d'être confirmé à son poste stratégique de secrétaire général.
La suite de cette affaire dépendra une fois de plus d'Etoudi, la présidence de la République, qui décidera – ou non – de nommer un nouveau secrétaire général au Sénat.
