Dans une réponse passionnée et argumentée à Jean-Bruno Tagne, auteur du livre "L'ARNAQUE", Varain Engolo prend la défense de Samuel Eto'o, président de la Fécafoot. Alors que Tagne critique sévèrement le bilan du footballeur devenu dirigeant, Engolo appelle à la nuance et à la patience, soulignant les défis inhérents à la transformation d'une institution sportive et plaidant pour une évaluation plus mesurée du travail d'Eto'o à la tête du football camerounais.
DROIT DE RÉPONSE À Jean-Bruno Tagne
Mon très cher Jean Bruno Tagne, dois-je vous rappeler, que l'art de la dialectique est de s'ériger contre l'opinion dominante, non avec des invectives, mais avec des arguments fondés ? Ainsi, il convient de réexaminer votre évaluation du bilan, de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot.
Tout d'abord, il serait réducteur de juger le parcours de Samuel Eto’o, sur une seule période de trois ans. Son arrivée à la tête de la fédération, s’est accompagnée d’une période de transition, où il a dû faire face à des défis institutionnels complexes, liés à la gestion du football camerounais. Comparer des éléments disparates, entre un passé glorieux en tant que joueur, et les difficiles réalités administratives d'une structure telle que la Fécafoot, est une démarche simpliste, qui ne rend pas hommage aux nuances de la gouvernance sportive.
Par ailleurs, derrière chaque échec perçu se cache également, la dynamique d’un environnement compétitif. Les accusations de manque de préparation, ou de légitimité se heurtent à la réalité que, même les plus grands des acteurs sportifs, doivent souvent apprendre les subtilités du management. L'expérience en tant que joueur, ne se traduit pas automatiquement en excellence administrative, certes, mais il est essentiel de considérer l'évolution d’un individu dans un rôle inédit. Grand stratège sur le terrain, Samuel Eto’o doit aussi être vu, comme un apprenant en tant que dirigeant.
De surcroît, la notion d’« espoir devenu cauchemar », trahit un manque de discernement. Vous n'êtes pas sans ignorer, que toute transformation nécessite du temps et de la patience. Les promesses électorales, bien que cruciales, ne doivent pas être interprétées comme des engagements absolus, mais plutôt comme des intentions. Les critiques, qui fustigent le manque de résultats tangibles, devraient prendre en compte les contraintes extérieures, telles que la situation économique et les dérives historiques, qui pèsent sur le sport au Cameroun.
Publier votre livre L’ARNAQUE, un an après la prise de fonction de Samuel Eto'o, relève d'une certaine imprudence, les jugements précoces, peuvent nuire à la réflexion constructive. La perception d’un échec, ne doit pas masquer les initiatives positives, qui ont pu émerger, même si elles ne sont pas encore visibles chez vous qui souhaitez voir, uniquement ce que votre esprit veut voir hélas.
Il est donc nécessaire, de cultiver une approche plus équilibrée, considérant les efforts de Samuel Eto’o comme le début d’un processus, plutôt que de le réduire à une évaluation biaisée, sous couvert de frustration. Changer les mentalités, et les structures établies, est un défi de longue haleine, qui demande non seulement du leadership, mais aussi un soutien collectif et une compréhension des réalités du terrain.
En outre, si l'on se plaît à observer les récentes difficultés rencontrées par la fédération, une approche trop réductrice pourrait omettre des éléments contextuels vitaux, qui méritent d’être soulignés.
Premièrement, le choix d’un équipementier, quel qu’il soit, ne saurait être le seul baromètre de la réussite d’une organisation sportive. En effet, l’instabilité des collaborations au sein du secteur du sport, exacerbée par des crises économiques récurrentes, constitue un facteur déterminant qui peut affecter l’engagement des grands équipementiers. L’apparente désaffection des "Lions Indomptables", à l'égard d’un partenaire attire certes l’attention, mais cela ne peut occulter les efforts entrepris en coulisse pour renégocier des contrats, dans un contexte souvent adversarial.
De plus, la perception de l'amateurisme au sein de la Fécafoot, doit être envisagée sous l’angle d’une transition institutionnelle. La période actuelle est propice aux réformes, et parfois, les résultats tangibles tardent à s’implémenter dans le temps. Une gouvernance transparente et exemplaire,ne se construit pas sur un coup de baguette magique, mais requiert patience et résilience face à des traditions bien ancrées.
En ce qui concerne l’annonce de la livraison du siège de la Fécafoot, il serait judicieux de considérer les aléas administratifs, et logistiques liés à de tels projets. Les retards dans la construction, ne sont pas de nature exceptionnelle, et peuvent découler de nombreux impondérables, des financements à la bureaucratie. De même, avant de tirer des conclusions sur l’absence de nouveaux stades, il serait éclairant d'explorer les priorités d’investissement et leur évaluation avant d’engager des projets d’envergure qui, nous le savons, requièrent du temps et une planification minutieuse.
Loin d'être un simple facteur de division, le football a régulièrement été une source d'unité pour le Camerounais, malgré les nuances soulignées dans certaines interactions. Les défis rencontrés récemment, pourraient entraîner un renforcement des liens communautaires et faire surgir de nouvelles dynamiques, de rassemblement autour de la passion commune pour le sport.
Pour conclure, tout en admettant les faiblesses que l'on peut légitimement reprocher à Samuel Eto’o et à son équipe, il est impératif de garder à l'esprit que chaque période de transition est percutée de défis. La véritable mesure de l’impact d’un leader, ne réside pas uniquement dans les résultats immédiats, mais également dans la capacité à envisager une vision à long terme, et à mener des réformes significatives en profondeur, ce qui, en l’occurrence, pourrait commencer à peine à se dessiner.
Vous aurez beau vous mettre martel en tête concernant Samuel Eto'o, mais cela n'altérera jamais sa valeur. Il maîtrise un peut trop bien, cette phrase de Sartre, pour votre plus grand malheur
" L'important n'est pas ce qu'on fait de nous mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous "
Vous en faites un tyran, un bouffon, un ruiné, mais Samuel Eto'o a fait de lui une legénde, et le meilleur président de l'histoire de la Fecafoot, c'est ce qui compte au final....ugh j'ai dit !
APPRENEZ OU PÉRISSEZ
Varain Engolo : THE GOAT''