Depuis qu’il a pris le pouvoir au Burkina Faso lors d’un coup d’Etat, le président de la transition du Burkina Faso le capitaine Ibrahim Traoré livre la guerre aux impérialistes qui ont pillé son pays pendant plusieurs décennies. Pour préparer son peuple à l’accompagner dans ce combat, il tire ses exemples du Cameroun. Ibrahim Traoré a rendu hommage aux peuples Bassa et Bamileke qui ont affronté les colons français au prix de leur vie.
« Si nous restons dans cette posture de peur, nous serons lâches et l'histoire nous jugera. Nos enfants, nos petits-enfants poseront des questions. Nous sommes en train d'écrire l'histoire et il n'y a pas de place pour la lâcheté. Si nos ancêtres avaient été lâches, nous ne serions pas là. Je vais prendre l'exemples des peuples Bamileke et Bassa, je veux parler des Camerounais. L'union des populations du Cameroun, qui depuis des années 50 a commencé une lutte implacable contre les colons. Ils ont été massacrés. Les armées coloniales françaises en son temps ont déversé des bataillons d'infanteries, des chars, hélicoptères, ont anéanti des villages entiers.
Les tortures les plus inhumaines ont eu lieu en cette période. Vous pouvez faire des recherches sur ce qu'ils appelaient la balançoire. Des centaines de milliers de populations ont été décimées en Afrique parce qu'ils ont osé demander aux colons de quitter leurs terres. Ça a abouti à une guerre civile qui a duré plusieurs années », a-t-il déclaré.
Pour rappel, les archives britanniques évoquent, pour la période allant de 1956 à juin 1964, de 61 300 à 76 300 civils tués sur une population totale estimée à 3 millions de personnes, écrit Meredith Terretta. 80 % de ces pertes ont été occasionnées dans la région Bamiléké sous administration française.