Résultats de l’élection: les grandes verrouillées par l’armée ce lundi

Les deux principales villes du Cameroun étaient sous tension dimanche et la police antiémeute était dans les rues alors que les forces de sécurité tentaient d'empêcher les manifestations avant la publication des résultats de l'élection présidentielle controversée dans le pays.

Des dizaines de policiers anti-émeutes, certains armés de mitraillettes, ont encerclé dimanche après-midi la maison de la militante et homme politique Kah Walla, l'empêchant de se rendre à une manifestation pacifique prévue dans le centre de Douala, la capitale économique.

Les résultats des élections, qui doivent être publiés ce lundi matin, devraient permettre à Paul Biya, président octogénaire du pays, de remporter une victoire éclatante. Il s’est présenté pour un septième mandat. La manifestation était présentée comme une marche «pour dire au revoir à Biya» qui, dans sa 36e année en tant que président, passe une grande partie de son temps en vacances à Genève.

L’opposition a déclaré qu’il y avait eu fraude et intimidation généralisées lors des élections du 7 octobre et avait rejeté les résultats rapidement, alors même qu’ils n’avaient pas encore été libérés. Les tentatives légales pour que les élections soient réexécutées ont échoué.

Walla a déclaré la semaine dernière au radiodiffuseur public allemand Deutsche Welle qu'elle était "résolue à renverser le régime de Biya" et qu'il avait été prouvé que la mise aux voix n'était pas une solution.

Les rebelles anglophones, qui luttaient pour la sécession de la majorité francophone dans un conflit en spirale, ont boycotté l'élection et de nombreux anglophones n'ont pas pu voter. D'autres personnes qui avaient fui dans des régions francophones ont fait face à des raids et à des actes d'intimidation de la part des autorités.

La police antiémeute a également été affectée dimanche après-midi dans les principales rues et ronds-points de Douala et de la capitale Yaoundé. De nombreux internautes se sont plaints de l'impossibilité d'accéder à Facebook et à WhatsApp, car ils avaient été bloqués.

La journaliste Josiane Kouagheu, de l'agence Reuters, a été arrêtée alors qu'elle tentait de couvrir les manifestations, selon Angela Quintal du Comité pour la protection des journalistes.