Révélation choc: comment ils ont renversé les chiffres de Paul Biya et Issa Tchiroma

Biya  Tchiroma Image illustrative

Mon, 27 Oct 2025 Source: www.camerounweb.com

Paul Biya réélu avec 53,66% dans un scrutin contesté

Le Conseil constitutionnel a proclamé ce 27 octobre la victoire du président sortant Paul Biya lors de l'élection présidentielle du 12 octobre. Son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, conteste ces résultats et revendique la victoire.

Une victoire officielle, mais une légitimité question

Quinze jours après le scrutin du 12 octobre 2025, le Conseil constitutionnel camerounais a tranché : Paul Biya remporte l'élection présidentielle avec 53,66% des suffrages exprimés, devançant son ancien ministre Issa Tchiroma Bakary qui obtient officiellement 35,19% des voix.

Pourtant, cette proclamation ne clôt pas le débat. L'opposition conteste vigoureusement ces chiffres et présente une géographie électorale radicalement différente qui soulève des interrogations sur la sincérité du scrutin.

Des résultats régionaux qui racontent une autre histoire

L'analyse région par région révèle un tableau contrasté qui alimente la controverse. Selon les chiffres avancés par l'opposition, Issa Tchiroma Bakary aurait dominé dans plusieurs régions stratégiques :

Les bastions de Tchiroma Bakary :

Littoral (incluant Douala, capitale économique) : 64,59% contre 20,99% pour Biya

Adamaoua : 50,33% contre 34,61%

Ouest : 46,76% contre 38,61%

Nord : 43,51% contre 38,78%

Extrême-Nord : 42,34% contre 45,93%

Les fiefs de Paul Biya :

Sud : 90,86% contre 6%

Nord-Ouest : 86,31% contre 5,21%

Est : 73,88% contre 19,82%

Centre : 70,14% contre 21,62%

Sud-Ouest : 68,79% contre 22,79%

Cette répartition soulève une question fondamentale : comment Paul Biya peut-il l'emporter au niveau national avec 53,66% alors que son adversaire domine dans des régions aussi peuplées que le Littoral et semble compétitif dans tout le Septentrion ?

Le poids démographique, clé de l'énigme

Le mystère pourrait résider dans la pondération démographique des régions. Les bastions de Biya dans le Sud, l'Est et le Centre représentent-ils suffisamment d'électeurs pour compenser ses défaites dans des zones urbaines densément peuplées comme Douala ? Ou bien les chiffres officiels ne reflètent-ils pas la réalité des urnes ?

Un scénario qui se répète

Issa Tchiroma Bakary refuse de reconnaître sa défaite et revendique environ 55% des suffrages. Cette situation rappelle les crises post-électorales de 1992 avec John Fru Ndi et de 2018 avec Maurice Kamto, tous deux autoproclamés vainqueurs mais jamais investis.

Paul Biya, conscient des tensions, a tenté une ouverture en proposant à son adversaire le poste de Premier ministre. Un refus catégorique : Tchiroma Bakary n'a qu'un objectif, faire reconnaître ce qu'il appelle sa "vérité des urnes".

Des manifestations sont attendues dans les villes acquises à l'opposition : Douala, Garoua et l'Ouest du pays. Les forces de l'ordre et l'armée sont en alerte maximale. L'opposant mise sur une mobilisation populaire massive, complétée par des recours juridiques, pour faire plier le pouvoir.

Au-delà des chiffres, c'est la question de la légitimité qui se pose. Dans une démocratie, les dirigeants tirent leur autorité du consentement populaire. Si l'écart entre les résultats officiels et la perception d'une partie significative de la population devient trop important, c'est la stabilité même du pays qui est menacée.

Comme le rappelle l'adage : "Les peuples ont les dirigeants qu'ils choisissent ou qu'ils méritent". Mais encore faut-il que le choix soit respecté et le mérite reconnu par tous. Au Cameroun, quinze jours après le vote, cette évidence reste à établir.

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