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Révélation : voici la vraie mission effectuée par Beti Assomo pour Paul Biya dans le septentrion

Beti Assomo était dans les zones en conflit

Tue, 28 Jun 2022 Source: La Nouvelle N° 654

C’est le message porté par Joseph Beti Assomo, le ministre camerounais délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef). C’était à l’occasion d’une visite de travail de 2 jours effectuée par l’émissaire du chef suprême des Armées dans cette partie du triangle national.

Vous n’êtes pas seuls, contrairement à ce que vous avez cru, entendu ou lu par-ci, par-là. Le chef de l’Etat nous a dépêchés ici parce que le problème le préoccupe. (…) Vous avez un grand intérêt comme le font les membres des comités de vigilance et comme le font certains citoyens de bonne volonté, à travailler main dans la main avec les Forces de défense et de sécurité. C’est ce message que nous sommes venus vous transmettre.» C’est en ces termes que Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la défense (Mindef) conviait les populations de la région de l’Extrême-Nord en général et celles du département du MayoTsanaga à s’activer aux côtés des Forces de défense et de sécurité (Fds) pour repousser la secte terroriste Boko Haram, dont la résurgence des exactions a été observée il y a de cela quelques semaines. Une frange de la population, peut-être poussée par quelques acteurs sociaux voulant exprimer leur leadership négatif ou encore leur influence sur cette population, s’est même démarquée en organisant des settings devant la préfecture de Mokolo dans le Mayo-Tsanaga et certaines sous-préfectures, à l’effet de lancer des appels au secours et exprimer leurs mouvements d’humeurs. S’il est vrai que c’est la population qui paie en grande partie le lourd tribut des exactions commises par cette nébuleuse à travers des kidnappings, incendies, pillages, séquestrations, vols, meurtres et bien d’autres, jamais l’insurrection n’a réglé quelque problème que ce soit. C’est d’ailleurs dans la perspective de trouver une issue favorable à cette situation d’insécurité que le chef de l’Etat a dépêché le Mindef sur le terrain les 23 et 24 juin 2022, à l’effet de renforcer le dispositif sécuritaire mis en place et surtout de mener une réflexion profonde pour éradiquer définitivement cette insécurité.Ainsi entre réunions stratégiques, galvanisation des troupes, et soutien aux populations, le périple de Joseph Beti Assomo dans le septentrion n’aura pas été de tout repos.

LANGAGE FRANC

Dans la région de l’Extrême-Nord par exemple, pour avoir le cœur net sur la situation, le Mindef va tenir une rencontre dans la matinée du jeudi 23 juin avec les chefs traditionnels, les élites et responsables des comités de vigilance du département du Mayo-Tsanaga. Durant l’entretien à huis clos avec le Mindef dans la préfecture de Mokolo, les uns et les autres vont exprimer leurs remerciements à l’endroit de l’armée et du chef de l’Etat, non sans manquer de formuler quelques doléances et suggestions afin de garantir une parfaite synergie entre les populations et les forces de défense et de sécurité. C’est seulement après cet échange que le Mindef va s’adresser aux populations venues l’accueillir à la préfecture de Mokolo. Dans un langage franc et sincère, Joseph Beti Assomo, va leur transmettre le message d’engagement des Fds, non sans manquer de les interpeller à s’impliquer davantage dans cette lutte contre Boko Haram. « Il y en a qui disent, je ne peux pas parler pour Boko Haram, parce que si je parle, on viendra me tuer. Si vous ne parlez pas, eux ils viendront et continueront à tuer et à tuer encore. (…) Je voudrais vous demander, de travailler véritablement en synergie avec les Fds. A la faveur de Boko Haram, nous avons l’impression que certains de nos compatriotes se sont organisés en groupes de grands banditisme qui attaquent, volent et tuent même les populations. Comme tout est Boko Haram, on met tout sur le dos de Boko Haram. C’est Boko Haram qui a favorisé ce climat d’insécurité », va renchérir Joseph Beti Assomo. En félicitant par ailleurs le travail accompli par les comités de vigilance, le Mindef va inviter les préfets à veiller au grain pour éviter que les agents doubles de Boko Haram n’infiltrent les rangs desdits comités. « Il va falloir resserrer l’encadrement monsieur le préfet, mon sieur le gouverneur pour que les fichiers soient bien tenus et qu’on sache qui est qui dans tel ou tel comité de vigilance. Et que nous n’ayons pas dans certains comités de vigilance des agents doubles. Ils sont avec nous, mais renseignent les Boko Haram. Boko Haram qui entre dans un village et qui sait qu’il y a de l’argent, des sacs de mil dans telle maison ne tombe pas du ciel. Il faut quelqu’un pour l’informer. Est-ce que le Boko Haram part de loin pour savoir que si je fais une attaque dans telle maison maintenant j’aurai un butin ? Il faut certainement qu’il y ait quelqu’un qui lui donne la bonne information. Ce quelqu’un malheureusement peut être l’un des vôtres parmi vous. L’armée va poursuivre son travail, ses opérations avec davantage d’énergie en fonction des moyens mis à sa disposition par le gouvernement. »

REUNION DE SECURITE

Comme l’a également rappelé le Mindef, en se camouflant en effet dans deux pays, notamment le Cameroun et le Nigéria, il a été difficile de neutraliser Boko Haram. Mais la forte coopération de défense et de sécurité qui lie les deux pays va quand même permettre de freiner les ambitions dominatrices de cette secte. « Avec le Nigeria nous avons sous l’égide de nos chefs d’Etats, engagé une forte coopération de défense et de sécurité depuis des années. Le Nigeria combat de son côté, nous combattons de notre côté. Vous le savez, il a été mis en place une Force Mixte Multinationale Cameroun - Nigeria - Niger et Tchad. Il y a des opérations spéciales qui sont menées ou bien qui vont être menées conjointement par les armées des deux pays. Parce que, la chaîne de montagnes du Mont Mandara est là. Facile pour qu’une personne parte du territoire Nigeria et vienne mener une opération ici et rapplique de l’autre côté », rétorquera Joseph Beti Assomo. Après la réunion de sécurité tenue dans l’aprèsmidi du jeudi 23 juin 2022 au poste de commandement de la 3ème région militaire interarmées à Garoua dans la région du Nord, le cap sera mis à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua où une réunion sécuritaire sera tenue dans la journée de vendredi 24 juin 2022 entre les autorités administratives, les chefs de corps et le Mindef, qui va par ailleurs effectué une visite au contingent 2022 en formation au Cifan de Ngaoundéré.

Source: La Nouvelle N° 654