Dans une révélation exclusive de Jeune Afrique, l'audience du 22 septembre au tribunal militaire de Yaoundé a dévoilé une stratégie de défense inattendue de Léopold Maxime Eko Eko, l'ancien directeur général de la DGRE (Direction générale de la recherche extérieure). L'ex-chef des services de renseignement camerounais, accusé d'être le donneur d'ordre de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, développe désormais la thèse d'un complot orchestré contre sa personne.
Selon les informations exclusives rapportées par Jeune Afrique, Eko Eko a méthodiquement questionné le sous-lieutenant Legrand Gastien Ngamby Kwimang, témoin central de l'affaire, pour mettre en lumière les privilèges exceptionnels dont ce dernier a bénéficié après ses révélations. Le média révèle que le gendarme a profité d'une protection rapprochée inédite : une patrouille d'hommes le raccompagnant quotidiennement, un gendarme spécialement affecté à son domicile, et même l'installation de barbelés et caméras de surveillance financés par l'armée.
Cette protection extraordinaire, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, soulève des questions sur les véritables enjeux de l'affaire. Pourquoi un simple gendarme ayant rapporté des échanges WhatsApp nécessiterait-il une telle sécurisation ? L'ex-patron des services secrets semble suggérer que son subordonné a pu être instrumentalisé dans le cadre d'une opération visant à l'écarter du pouvoir.
Jeune Afrique révèle également que Legrand Ngamby a bénéficié d'une promotion remarquablement rapide : passé d'adjudant-chef à sous-lieutenant en seulement un an, soit un délai exceptionnellement court dans l'armée camerounaise. Cette ascension fulgurante, couplée à une mutation à l'étranger au sein de la division de la coopération militaire du ministère de la Défense, alimente les soupçons d'Eko Eko sur l'existence d'un plan préétabli.
Ces éléments, exclusivement rapportés par Jeune Afrique, dessinent le portrait d'un témoin dont le parcours post-révélations semble avoir été soigneusement orchestré. L'ancien chef des services de renseignement tente visiblement de démontrer que Ngamby n'était pas un simple dénonciateur spontané, mais plutôt un pion dans une stratégie plus large.
En révélant ces détails lors de l'audience, Jeune Afrique montre comment Eko Eko, fort de son expérience dans le renseignement, tente de retourner l'accusation. Sa défense ne se contente pas de nier sa culpabilité : elle suggère qu'il serait lui-même victime d'une manipulation orchestrée par des adversaires cherchant à prendre le contrôle des services secrets camerounais.
Cette thèse du complot, dévoilée par Jeune Afrique, s'inscrit dans un contexte politique camerounais où les luttes d'influence au sein de l'appareil sécuritaire sont légion. En pointant les avantages accordés à Ngamby et en questionnant la spontanéité de ses révélations, Eko Eko tente de déplacer le débat du terrain judiciaire vers celui des enjeux géopolitiques internes.
Particulièrement révélateur, selon Jeune Afrique, est le fait que les avocats d'Eko Eko se sont également employés à démonter la stratégie de défense de leurs co-accusés. Contrairement aux autres membres présumés du commando qui plaident l'obéissance aux ordres hiérarchiques, l'ex-patron de la DGRE semble vouloir se désolidariser de cette ligne de défense collective.
Cette fracture dans la stratégie des accusés, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, pourrait s'avérer cruciale pour la suite du procès. Elle suggère qu'Eko Eko, loin d'accepter le rôle de donneur d'ordre qu'on lui attribue, préfère endosser celui de victime d'un système qu'il connaît parfaitement pour l'avoir dirigé.
Le procès, qui reprendra les 13 et 14 octobre prochains selon Jeune Afrique, promet de nouveaux développements sur cette thèse du complot qui pourrait redéfinir l'approche de cette affaire emblématique de la liberté de presse au Cameroun.