La scène footballistique camerounaise est en ébullition. Au cœur de cette effervescence se trouve Samuel Eto'o, ancien attaquant légendaire devenu président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Son mandat, entamé en décembre 2021, suscite autant d'éloges que de critiques, révélant des divisions profondes au sein de la communauté footballistique du pays. Jeune Afrique fait de nouvelles révélations sur le dossier.
Depuis son élection à la tête de la Fecafoot, Samuel Eto'o navigue dans des eaux tumultueuses. Les tensions récentes avec le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, et le sélectionneur Marc Brys, illustrent les défis auxquels il est confronté. La controverse autour du choix du stade pour le match contre la Namibie le 7 septembre dernier n'est qu'un exemple parmi d'autres des frictions qui émaillent son mandat.
Parmi les critiques les plus virulents d'Eto'o, on trouve des figures emblématiques du football camerounais :
- Joseph-Antoine Bell, ancien gardien de but international, dont les relations avec Eto'o sont notoirement tendues.
- André Kana-Biyik et Mohammadou Idrissou, qui n'ont pas hésité à exprimer publiquement leurs réserves sur la gestion d'Eto'o.
Malgré ces critiques, Eto'o peut compter sur le soutien d'autres légendes du football camerounais :
- Roger Milla, icône du football africain, qui dénonce "l'acharnement" contre Eto'o et menace même de se retirer du monde du football si ce dernier quittait la fédération.
- Bernard Tchoutang, qui défend les décisions d'Eto'o, notamment concernant le contrat du sélectionneur Marc Brys.
- Lucien Mettomo, proche d'Eto'o, qui critique ouvertement le ministère des Sports et le sélectionneur actuel.
Cette polarisation autour de la figure d'Eto'o s'étend au-delà des anciens joueurs. Jean-Samuel Biyong, journaliste à la CRTV, note que même au sein de l'équipe nationale actuelle, les opinions sont partagées. Certains joueurs apprécient le leadership d'Eto'o, tandis que d'autres le trouvent trop intrusif. Des stars comme André Onana, Vincent Aboubakar et Éric Maxim Choupo-Moting seraient en froid avec le président de la fédération.
Le débat autour d'Eto'o ne se limite pas aux cercles footballistiques. Sur les réseaux sociaux, les discussions sont souvent houleuses, poussant de nombreux acteurs du football camerounais à garder le silence pour éviter les controverses.
Alors que les Lions Indomptables se préparent à affronter le Kenya en octobre, ces divisions internes pourraient avoir un impact sur les performances de l'équipe. L'avenir du football camerounais semble suspendu à la capacité d'Eto'o à unifier une communauté profondément divisée, tout en naviguant dans les eaux troubles de la politique sportive nationale.