Révélations explosives : la guerre de succession de Biya a commencé, Ferdinand Ngoh Ngoh déjà en campagne !

Ngoh Distribution Argent Image illustrative

Wed, 19 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors que le Cameroun se prépare aux élections présidentielles d'octobre, une lutte féroce pour le contrôle de l'appareil politique s'est engagée dans les coulisses du pouvoir. D'après les informations publiées par Jeune Afrique, Ferdinand Ngoh Ngoh, le tout-puissant secrétaire général de la présidence, multiplie les déplacements stratégiques à travers le pays, marquant ainsi le début d'une guerre de succession silencieuse mais impitoyable.

En l'espace de quelques semaines, l'influent collaborateur de Paul Biya s'est affiché dans l'Extrême-Nord, la Lékié, et dernièrement à Douala. Ces apparitions publiques successives tranchent avec la discrétion habituelle de celui qui, jusqu'à présent, préférait tirer les ficelles dans l'ombre du Palais d'Etoudi.

"C'est un véritable coup de force institutionnel", nous confie un haut fonctionnaire sous couvert d'anonymat. "Ngoh Ngoh est en train de se positionner ouvertement comme le dauphin, le successeur désigné, tout en prétendant faire campagne pour le président."

Cette offensive tous azimuts du SGPR n'est pas sans provoquer des remous au sein même du clan présidentiel. Selon nos sources, le directeur de cabinet de Paul Biya, Samuel Mvondo Ayolo, aurait lui aussi entrepris des démarches pour contrôler la future campagne électorale, en sollicitant des cabinets occidentaux pour élaborer des stratégies de communication.

"Deux cabinets ont déjà déposé leurs propositions, mais aucune n'a encore été validée", révèle un proche du palais présidentiel. "C'est une guerre froide entre les différents clans qui gravitent autour du président."

Cette lutte intestine pourrait expliquer l'accélération spectaculaire des déplacements de Ferdinand Ngoh Ngoh, qui semble vouloir prendre de vitesse ses rivaux potentiels en s'appropriant le terrain politique.

Les méthodes expéditives du secrétaire général lors de ses déplacements ont provoqué l'ire de nombreux interlocuteurs. À Douala, les chefs d'entreprise ont été contraints de préparer des exposés dans l'urgence, ne disposant que de cinq minutes pour présenter leurs doléances.

"C'était une mascarade", témoigne un opérateur économique de la capitale économique. "Nous avons été convoqués comme des subalternes pour faire de la figuration dans un spectacle politique dont nous ne connaissions même pas le script."

Si les hommes d'affaires de Douala ont contenu leur mécontentement, leurs homologues du septentrion avaient, quelques semaines plus tôt, forcé Ngoh Ngoh à prolonger son séjour pour de véritables discussions.

Derrière cette activité frénétique se cache peut-être un calcul plus personnel. Plusieurs observateurs de la vie politique camerounaise estiment que Ferdinand Ngoh Ngoh pourrait être en train de préparer sa propre ascension.

"Il communique comme un candidat, pas comme un collaborateur", analyse un politologue. "Ses rencontres avec les chefs traditionnels, les élites locales et même l'archevêque de Douala ressemblent davantage à une campagne personnelle qu'à une simple tournée d'évaluation."

Ce qui est certain, c'est que l'émissaire présidentiel a déjà pris une longueur d'avance sur d'éventuels rivaux pour diriger la campagne de Paul Biya, qui ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat à sa propre succession mais dont la candidature ne fait guère de doute.

Avec ces démonstrations de force à travers le pays, Ferdinand Ngoh Ngoh confirme son statut d'homme fort du régime. "Il est désormais celui qui gouverne le Cameroun au quotidien", affirme un ancien ministre. "Les fameuses 'hautes instructions' du président passent systématiquement par lui, et son influence s'étend désormais à tous les secteurs de l'État."

À sept mois de l'élection présidentielle, la question n'est plus de savoir si Paul Biya sera candidat, mais qui, dans son entourage, tirera les bénéfices de cette nouvelle mandature qui pourrait être la dernière pour le président nonagénaire.

Dans ce jeu d'échecs politique, Ferdinand Ngoh Ngoh semble avoir plusieurs coups d'avance, mais la partie est loin d'être terminée.

Source: www.camerounweb.com