Révélations: voyage avorté de Paul Biya en Israël, Ngoh Ngoh échoue son 'coup d'Etat'

Biya Accompagne Image illustrative

Wed, 24 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Le récent voyage de Paul Biya en Suisse a révélé les tensions qui traversent l'entourage présidentiel camerounais, mettant en lumière les rivalités entre les principaux conseillers du chef de l'État, selon une enquête exclusive de Jeune Afrique.

Les révélations de Jeune Afrique dévoilent une bataille d'influence méconnue au sommet de l'État. Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, avait préparé un scénario alternatif au traditionnel séjour genevois du président.

Selon le magazine panafricain, Ngoh Ngoh "avait voulu privilégier une autre option" après avoir "effectué lui-même un bref séjour en Israël en septembre". Fort de cette expérience personnelle, il avait proposé au chef de l'État de "suivre son exemple", arguant que "cette solution israélienne apportait des garanties de confidentialité et de sécurité".

L'ampleur de l'engagement de Ngoh Ngoh dans ce dossier se mesure aux préparatifs qu'il avait entrepris. Jeune Afrique révèle que le secrétaire général de la présidence "avait d'ores et déjà affrété un avion spécial" pour concrétiser son projet de voyage présidentiel en Israël.

Cependant, malgré ces préparatifs avancés et ses arguments sécuritaires, Ngoh Ngoh "n'a pas obtenu gain de cause", illustrant les limites de son influence sur les décisions personnelles du président Biya.

Cette défaite de Ngoh Ngoh révèle les équilibres de pouvoir au sein de l'entourage présidentiel. Selon les informations de Jeune Afrique, le président a finalement opté pour sa destination habituelle, Genève, mais en innovant sur les modalités sécuritaires grâce à l'intervention des conseillers américains.

Cette décision témoigne d'un arbitrage présidentiel entre différentes approches : l'innovation israélienne proposée par Ngoh Ngoh face au maintien des habitudes genevoises, finalement retenues mais modernisées.

Bien qu'ayant échoué sur la destination, l'épisode a néanmoins bouleversé les pratiques sécuritaires traditionnelles. Jeune Afrique révèle que "la mission de sécurisation du voyage, habituellement confiée à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), à la Sécurité militaire (Semil), à la Garde présidentielle (GP) et à la Direction de la sécurité présidentielle (DSP), a été organisée par des conseillers sécuritaires américains".

Ces conseillers américains "ont imposé un niveau de discrétion inhabituellement efficace" et ont "contribué à changer les usages", notamment en réduisant drastiquement l'équipe de protection présidentielle.

Dans cette nouvelle configuration sécuritaire, le vice-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président, a joué un rôle central. Selon Jeune Afrique, Paul Biya "s'est déplacé avec une équipe de protection exceptionnellement réduite, limitée à quatre agents rapprochés, sous la supervision, côté camerounais, du vice-amiral Joseph Fouda".

Cette responsabilité confiée à Fouda, plutôt qu'aux services traditionnels, illustre les nouveaux équilibres au sein de l'appareil sécuritaire présidentiel.

L'innovation ne s'est pas limitée aux aspects humains. Jeune Afrique révèle que "plutôt que d'emprunter son habituel Boeing 767, le chef de l'État a aussi changé d'avion, préférant un ancien Airbus A320-232 de Qatar Airways, aujourd'hui exploité par la compagnie saoudienne Aviation Link".

Ce changement d'appareils, inhabituel pour un président attaché à ses habitudes, témoigne de l'influence des nouvelles méthodes sécuritaires américaines sur les pratiques présidentielles.

Cet épisode, minutieusement décortiqué par Jeune Afrique, révèle les dynamiques complexes qui gouvernent l'entourage présidentiel camerounais. Il illustre comment les décisions apparemment anodines, comme le choix d'une destination de voyage, peuvent révéler les rapports de force entre les différents conseillers du chef de l'État.

La défaite de Ngoh Ngoh sur l'option israélienne, couplée à l'émergence de nouveaux acteurs sécuritaires américains, suggère une recomposition des influences au sommet de l'État camerounais, à quelques semaines d'une échéance électorale cruciale.

Source: www.camerounweb.com