RDPC : La guerre des palais entre Ferdinand Ngoh Ngoh et Jean Nkuete déchire le parti au pouvoir

Biya Reunion Etoudi Mvondo Ngoh Image illustrative

Wed, 9 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, une bataille de pouvoir sans merci oppose le secrétaire général de la présidence au patron du RDPC pour le contrôle de la future campagne présidentielle. Un conflit qui révèle les fractures profondes du parti au pouvoir.

Une guerre silencieuse mais impitoyable déchire les sommets du RDPC. Selon des informations exclusives révélées par Jeune Afrique dans son édition du 9 juillet, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, et Jean Nkuete, secrétaire général du Comité central du RDPC, se livrent une bataille acharnée pour le contrôle de la future campagne présidentielle de Paul Biya.

Ferdinand Ngoh Ngoh joue en solo avec l'appui de Chantal Biya

Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière la stratégie audacieuse du secrétaire général de la présidence. Entre le 1er et le 8 juillet, Ferdinand Ngoh Ngoh a convoqué en urgence une série de réunions au palais présidentiel, exigeant la présence des ministres et hauts cadres de chaque région du pays.

Cette initiative, soutenue par la première dame Chantal Biya selon Jeune Afrique, visait officiellement à "préparer l'échéance présidentielle". Mais l'objectif officieux était tout autre : affirmer son autorité sur la future campagne et s'emparer du poste stratégique de directeur de campagne, encore non attribué.

Durant ces réunions, comme le rapporte Jeune Afrique, Ngoh Ngoh a réaffirmé à tous les participants que Paul Biya sera candidat, prenant ainsi de vitesse la hiérarchie officielle du parti.

La riposte de Jean Nkuete n'a pas tardé. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, le secrétaire général du Comité central du RDPC a organisé, le 8 juillet, sa propre réunion avec les membres du bureau politique, du Comité central et les parlementaires du RDPC. Un timing parfaitement calculé puisque cette rencontre se déroulait simultanément avec les réunions de Ngoh Ngoh au palais de l'Unité.

L'objectif affiché était de "mobiliser les troupes", révèle Jeune Afrique, mais il s'agissait surtout pour le patron de la formation au pouvoir de reprendre en main un processus qu'il estime confisqué par le secrétaire général de la présidence, sans coordination avec la hiérarchie du RDPC.

Les révélations de Jeune Afrique dévoilent également les tensions qui ont émergé lors des réunions présidées par Ferdinand Ngoh Ngoh. Plusieurs ministres ont manifesté leur réticence à se rendre aux convocations du secrétaire général de la présidence.

Célestine Ketcha Courtès a ainsi traîné des pieds avant d'être brièvement rappelée à l'ordre, selon Jeune Afrique. Plus significatif encore, des poids lourds du gouvernement comme Laurent Esso, Alamine Ousmane Mey ou Henri Eyebe Ayissi n'ont tout simplement pas fait le déplacement, révèle le magazine panafricain.

L'escalade lors de la réception des caciques du Centre

L'un des moments les plus tendus, révélé en exclusivité par Jeune Afrique, s'est déroulé lors de la réception des caciques de la région du Centre. Ferdinand Ngoh Ngoh a glissé dans son discours des piques à peine voilées contre René Emmanuel Sadi et sa récente sortie médiatique au sujet de la candidature de Paul Biya.

La réaction du ministre de la Communication a été immédiate et virulente, selon Jeune Afrique. Visiblement agacé, René Emmanuel Sadi a critiqué une forme d'"imposture" de Ferdinand Ngoh Ngoh, soulignant ses plus de quarante ans passés au côté de Paul Biya. Il s'est également plaint de l'intervention de Jacques Fame Ndongo qui l'aurait "ridiculisé" sur instruction de Ngoh Ngoh, révèle le magazine.

Grégoire Owona dénonce le "désordre au sommet"

Présent lors de cette confrontation, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central du RDPC, a exprimé sa préoccupation face à cette situation. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, il a déploré le manque de coordination au RDPC, qui "donne une image désastreuse, celle d'un désordre au sommet".

Cette déclaration, rapportée par Jeune Afrique, illustre parfaitement l'ampleur des divisions qui minent le parti au pouvoir à quelques mois de l'échéance présidentielle.

Le ministre chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a également pris la parole lors de ces réunions houleuses. Selon Jeune Afrique, il a tenté d'appeler à cesser de "se réfugier dans des certitudes confortables et abandonner cette arrogance de caste, sans quoi la surprise de 2025 pourrait être brutale".

Cet avertissement, révélé par le magazine panafricain, résonne comme une mise en garde contre les dangers de cette guerre intestine pour les chances électorales du RDPC.

Cette bataille révélée par Jeune Afrique ne se limite pas à un simple conflit d'ego entre deux hauts responsables. Elle révèle les fractures profondes qui traversent le RDPC et questionne sa capacité à mener une campagne présidentielle unie et efficace.

L'opposition, comme le souligne Jeune Afrique, mise justement sur ces divisions et sur le silence persistant de Paul Biya pour mobiliser ses partisans. Dans ce contexte, la guerre des palais entre Ngoh Ngoh et Nkuete pourrait bien fragiliser davantage un parti déjà ébranlé par l'incertitude autour de la candidature de son leader historique.

Source: www.camerounweb.com