Le renouvellement des organes de base du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) agite sérieusement le «parti du flambeau». Quand ce ne sont pas des accusations de favoritisme ou de népotisme, ce sont carrément des tripatouillages qui sont dénoncés par les militants lors des différentes élections. La section Benoué Centre II dans la région du nord n’a pas été épargnée.
La Nouvelle Expression (Lne) du 27 novembre 2015 indique que «des bruits de bottes n’ont de cesse de retentir, et les élections ont même été annulées dans quatre bureaux de vote à Garoua II, suite à des parfums de fraudes humés çà et là, et des frustrations nés du penchant des organes régulateurs de ces élections pour certains acteurs». Ici, les plaignants accusent les cadres du parti de népotisme.
En effet, relate Lne, «c’est l’ostentation marquée par la Commission communale pour une faction dans l’élection de la sous-section Ofrdpc de Garoua II, qui a mis le feu aux poudres. La pomme de discorde est née de la victoire de la liste conduite par la candidate Fadimatou Abba, dont l’élection le 21 novembre dernier aurait été émaillée de nombreuses irrégularités, et donc vivement contestée par les partisans de son challenger Aïssatou Sheherazade».
Jointe au téléphone par le journal, la candidate malheureuse déclare que «Les élections se sont déroulées dans les chefferies traditionnelles de 3e dégré. On a réclamé qu’on annule ces élections et qu’on les reprennent à la permanence du parti devant tout le monde et que le décompte soit fait devant tout le monde comme on l’a toujours fait», dit Aïssatou Sheherazade.
Pour se faire entendre, la plaignante et d’autres militantes ont saisi le président national, Paul Biya, à travers un mémorandum. Elles y dénoncent entre autres «la mauvaise confection des listes électorales, le choix de mauvaises personnes pour passer l’information auprès de la base et les amener à bien comprendre le processus, la rétention de l’information par la commission de supervision des élections, le népotisme», mentionne le journal.
De leur avis, le principal responsable n’est autre que l’ancien ministre Pierre Moukoko Mbonjo. Aïssatou Sheherazade a adressé une lettre au président de la commission régionale de supervision. Elle regrette la «mauvaise organisation des élections dans Garoua II, du placement des cartes d’adhésion sélective, du non affichage des listes des bureaux des candidats en lice, de la rétention de l’information par la commission communale, de l’expulsion des représentants des candidats dans les bureaux de vote, des violences physiques sur des militantes…».
Malgré ces vives contestations, la commission régionale a décidé de reprendre les élections uniquement dans quatre sous-sections, alors que les plaignantes exigent l’annulation du vote dans l’ensemble de la section Benoué Centre II. Elles ont donc saisi le Secrétaire général du parti, Jean Nkueté pour faire appel de la décision de la commission Moukoko Mbonjo.