RDPC: le clan Eto'o monte au créneau après les interpellations violentes

Eto'o Biya CAF Image illustrative

Fri, 5 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Les proches de Samuel Eto'o se défendent après son ralliement à Paul Biya

Entre loyauté personnelle et divergences politiques, l'entourage de l'ex-capitaine justifie ses positions

L'annonce de la participation de Samuel Eto'o à l'équipe de campagne du président Paul Biya pour l'élection du 12 octobre 2025 continue de faire des remous. Face aux critiques et interpellations sur les réseaux sociaux, plusieurs proches de l'ancien capitaine des Lions Indomptables ont pris la parole pour clarifier leurs positions respectives.

Dr Nyamsi : "Nos chemins politiques divergent, notre amitié demeure"

Le Dr Nyamsi, figure connue de l'entourage d'Eto'o, a tenu à mettre les choses au clair face aux questionnements de ses compatriotes. "Samuel Eto'o est dans l'équipe de campagne de Paul Biya et alors ? Ai-je signé un contrat d'engagement, de loyauté et de fidélité sur tout ce qui le concerne dans la vie ?", s'interroge-t-il dans une déclaration publique.

Adoptant un ton apaisé mais ferme, le médecin rappelle une évidence souvent oubliée : "Tous les enfants d'un même ventre ne suivent pas toujours le même chemin dans la vie, n'est-ce pas ?" Une manière imagée de souligner que l'amitié n'implique pas nécessairement une convergence politique totale.

Le Dr Nyamsi établit une distinction claire entre ses différents soutiens. "En politique, je suis au nord et Samuel Eto'o est au centre, et nos discussions n'auront jamais un lien avec la politique", affirme-t-il, précisant que sur le terrain politique, "Samuel Eto'o sera à gauche et je serai à droite, et ceci date depuis des années."

Cette position nuancée s'accompagne cependant d'un soutien indéfectible au président de la Fecafoot : "Mon soutien à la Fecafoot est indéfectible et non négociable sur tous les aspects", martèle-t-il, établissant une frontière étanche entre l'homme public et le dirigeant sportif.

Benji : "Je le soutiens uniquement comme président de la Fecafoot"

Une autre personnalité de l'entourage d'Eto'o, connue sous le nom de Benji, a également tenu à s'exprimer. Interrogé sur le maintien de son soutien malgré l'engagement politique de l'ancien footballeur, sa réponse est sans équivoque : "OUI".

Mais Benji précise immédiatement les contours de ce soutien : "Samuel Eto'o a choisi d'apporter son soutien au Président de la République. Moi Benji, je soutiens Cabral Libii et le PCRN. C'est mon choix." Une déclaration qui illustre parfaitement la complexité des loyautés personnelles face aux convictions politiques.

L'explication de Benji révèle les motivations profondes de son soutien à Eto'o : "Mon soutien à Samuel Eto'o n'a rien à voir avec son positionnement politique. Je le soutiens uniquement en tant que président de la FECAFOOT, parce que je le trouve courageux et qu'il est le seul en mesure de dire Non quand le bien du football camerounais est menacé par le politique, sans avoir peur des représailles."

Cette position s'appuie sur des résultats concrets : "J'estime que notre football retrouve sa grandeur grâce à lui et je m'arrête là", conclut-il sur cet aspect.

Benji n'hésite pas à assumer une future opposition politique avec son ami : "Si demain Samuel Eto'o décide de battre campagne pour Paul Biya, c'est son droit le plus absolu. Mais dans ce cas, il me trouvera sur son chemin comme adversaire politique qui milite pour l'alternance au sommet de l'État."

Cette franchise s'accompagne d'un appel au respect mutuel : "Mon combat n'est pas obligé d'être celui de Samuel Eto'o, toutefois en restant toujours dans le respect du débat d'idées et sans animosité. C'est cela la démocratie."

Une leçon de cohérence politique

Face aux accusations d'incohérence, Benji retourne l'argument : "À ceux qui estiment qu'il est incohérent de soutenir Samuel Eto'o tout en s'opposant à Paul Biya - pour ne pas citer les militants d'un certain parti politique - je leur pose une question : comment peut-on se réclamer du changement avec Maurice Kamto tout en soutenant Narcisse Mouelle Komb qui est le ministre de Paul Biya ?"

Ces prises de position illustrent un débat plus large sur la capacité des Camerounais à séparer les loyautés personnelles des convictions politiques. "En démocratie, chacun est libre de ses choix. L'essentiel est de privilégier le débat d'idées et faire fi aux rapprochements des personnes", conclut Benji.

À moins de six semaines de l'élection présidentielle, le ralliement de Samuel Eto'o à Paul Biya continue de diviser, mais il semble avoir au moins le mérite de clarifier les positions de chacun et de rappeler que la maturité démocratique passe aussi par l'acceptation des divergences au sein même des cercles amicaux.

Source: www.camerounweb.com