En voulant tout régenter dans cette ville du département du Nkam, le député Samuel Moth, candidat à la présidence de la section Nkam Nord-Est aura correctement été laminé par les urnes. Mais, refusant sa défaite, ses adversaires mettent à son compte des actes de vandalisme enregistrés dans certaines circonscriptions.
On n’a pas fini de parler de l’opération de renouvel lement des organes de base du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dont les résultats finaux sont encore en compilation au secrétariat général du Comité central du Rdpc. Mais sur le terrain, les opérations ont donné une image d’un parti politique où, malgré le dynamisme et l’adhésion populaire certaine, certains hiérarques n’arrivent pas à se tailler des costumes de vrais démocrates. D’où ces scènes regrettables enregistrées dans certaines contrées et qui auront donné une très mauvaise image au parti du président Biya. Parmi ces contrées, Yingui, dans le département du Nkam où le (dés)honorable Samuel Dieudonné Moth a trainé l’écharpe de la République dans la gadoue.
En effet, gentleman bon teint en apparence, Samuel Dieudonné Moth est député du Nkam depuis la mandature en cours. Communiquant du parti de la flamme adente, il s’est parfois remarqué par sa verve dans les plateaux de télévision où il défend la noble cause du Rdpc. Seulement, ce parti proche du pouvoir a cette manière originale de déshabiller ses rois quand il veut les perdre. C’est certainement ce qui est arrivé à cet élu de la Nation, insatiable de position de pouvoir et glouton de prébendes à volonté. Vrai ou faux ?
Toujours est-il qu’une fois élu député lors des élections de février 2019, après les coups bas et autres acrobaties supposés ou réels de son mentor Pierre Titi, il a commencé une vaste campagne dans l’objectif de tout s’accaparer dans son Yingui natal. Ambition légitime. Seulement, après avoir positionné sa femme dans l’exécutif municipal, il a décidé de se lancer à la conquête de la présidence de la section Nkam Nord-Est. Ce qui, selon lui, lui assurerait un autre mandat de député et même la mairie pour son épouse. Sauf qu’il n’avait pas compté sur son impopularité grandissante à Yingui où ses détracteurs le soupçonnent de vouloir se lancer dans l’exploitation forestière en spoliant les pauvres populations. A en croire quelques observateurs politiques proches du Nkam, l’homme à qui l’on reproche n’avoir pas été très présent sur le terrain après son élection à l’Assemblée nationale, n’avait pas prévu l’épreuve cruciale des urnes.
Et incapable d’obtenir donc le consensus, et difficile d’amadouer un certain Messanga Nyamding dépêché à Yingui pour superviser les opérations, Samuel Moth est contraint de passer par l’épreuve fatidique des urnes. Et sur 650 votants, 575 vont donner leurs voix à Lovet, le maire de Yingui, pour le hisser à la tête de la section. C’est alors que Samuel Moth à travers ceux qu’on présente aujourd’hui comme ses partisans va déployer tous ses talents de mauvais perdant. Les urnes sont saccagées. Sur une vidéo devenue virale sur la toile, on le voit tempêter contre Pr. Messanga Nyamding qui proclame les résultats, le traitant de clown au passage et de tous les autres noms d’oiseaux. Pourtant, ce Moth, apprend-on, serait empêtré dans des procédures judiciaires encore pendantes devant les tribunaux de la République. Pour cela, estime-t-on, il n’aurait même pas candidaté et aurait plutôt gagné à faire profil bas.
Alors question : quelle message a-t-il voulu faire passer à ses frères du village, au Rdpc, à la Nation ? Ce qui est évident aujourd’hui, Samuel Moth aura bien trainé l’écharpe de l’Assemblée nationale dans la boue. Un comportement qui relève de Mathusalem et qui participe à ternir l’image du parti de Paul Biya. Curieusement, estiment ses camarades, c’est ce genre de personnage que le parti de la flamme aime bien s’accommoder pour parler en son nom. Notamment sur les plateaux de télévision du dimanche.