• Messanga Nyamding est dans le viseur du RDPC
• L’universitaire est convoqué par la commission de discipline du parti
• Voici ce qui est reproché à Messanga Nyamding
Les Camerounais ont découvert sans grande surprise, sur les réseaux sociaux, la note de convocation du professeur Charlemagne Messanga Nyamding par la commission de discipline du comité central du RDPC. Selon les confidences d’une source bien introduite dans le sérail, une série de griefs sont portés contre le « Biyaiste » qui expose régulièrement en mondovision, les problèmes de sa famille politique. La dernière sortie qui a fait rougir les ténors du parti est celle du dimanche 10 avril 2022 dans l’émission « Club d’Elites » présentée par Bruno Bidjang sur Vision 4.
Durant l’émission, Messanga Nyamding a une fois de plus évoqué la guerre de succession qui fait rage au sein du sérail. Yaoundé n’a pas toléré le fait que l’universitaire décrive l’état de misère dans laquelle se trouvent les populations camerounaises.
« Le Cameroun traverse une crise économique à nul autre pareil. Le président sait que les Camerounais ont faim. Ils n'ont pas à manger. La vie est chère. », explique-t-il avant d’ajouter que Paul Biya ne veut plus voir plusieurs de ses proches collaborateurs.
« C'était une tradition où certains pouvaient passer des messages au président. J'ai vu des gens venir avec des notes et le président en tenait compte. Paul Biya est devenu froid. Il ne veut plus voir certaines personnes. D'autres le déclarent mort parce qu'ils sont pressés et d'autres le déclare malade et inactif parce qu ils ne comprennent pas le jeu de l'homme Paul Biya. Paul Biya est toujours là et utilise ce que les autres considèrent comme faiblesse pour gouverner ».
Menaces de représailles
Messanga Nyamding sais que ses déclarations dérangent. Il avait d’ailleurs précisé durant l’émission du 10 avril que s’ils sont toujours là c’est à cause de ce programme dominical de Vision 4
« Dieu merci nous sommes préservés parce que nos émissions ont lieu tous les dimanches, c'est pourquoi les autres n'ont pas encore terminé avec nous », a-t-il lancé.
Paul Biya ferme le robinet
La célébration exclut la soirée gastronomique qui boucle souvent la journée.
Le Cameroun renoue avec la célébration de sa fête nationale. Des instructions du président de la République encadrent cette organisation «populaire» dont les Camerounais étaient privés lors des deux dernières éditions. Ainsi, pour cette 50ème édition de la Fête de l’Unité, Paul Biya a desserré l’étau qui restreint les célébrations populaires de la fête nationale, officiellement en raison du Covid- 19.
Le 20 mai 2022, il y aura donc sur le plan national, défilé civil et militaire à travers le pays. Le thème retenu par la présidence de la République est «Forces de défense et de sécurité au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale, gage de l’émergence du Cameroun».
Il a été dévoilé hier lors du lancement des préparatifs par le ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique (Minjec), Mounouna Foutsou. Le préfet du Mfoundi qui encadre le défilé des partis politiques dans la capitale, s’est entretenu avec les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.
Le défilé au Boulevard du 20 mai n’est permis qu’à ces partis politiques. Un message fax du président de la République aux Chefs de représentations diplomatiques du Cameroun, recommande l’«organisation d’une cérémonie de prise d’armes là où c’est possible».
II n’y aura pas de soirée gastronomique. Cette réception qu’offraient habituellement le Chef de la Nation à des invités triés sur le volet. Occasion pour nombre de Camerounais de découvrir le palais présidentiel, et surtout de communier autour d’un verre avec leur leader. Une troisième année consécutive que les Corps constitués nationaux et autres invités du président se contenteront de suivre avec lui la parade civile et militaire au Boulevard du 20 mai.
Mais les critiques manqueront peut- être du grain à moudre cette fois-ci, car à l’occasion de la fête de l’Unité, l’on a par le passé vu la présidence de la République se permettre des dépenses faramineuses en termes de vins et de liqueurs de haute qualité, au bénéfice d’entreprises étrangères au moment où des millions de Camerounais manquaient de l’eau à boire.
Les intéressés se contenteront de se noyer le gosier à domicile ou dans des lieux de commerce dédiés à ces breuvages. Même les Camerounais de la diaspora en sont privés, du moins ils n’en auront pas droit aux représentations diplomatiques.
Même si la pandémie du covid qui justifiait les restrictions aux célébrations populaires de la fête nationale, a considérablement perdu de sa vigueur, il reste que son spectre continue de planer sur le Cameroun. Les mesures barrières seront donc de mise sur la place publique. Et le Palais présidentiel a pris des dispositions strictes.