Assemblée nationale : Ces nominations qui plombent le budget
Des sources proches la chambre basse du parlement, l’Assemblée nationale fait ces derniers temps, l’objet des nominations inopportunes et fantaisistes qui pourraient donner lieu à une soudaine cessation de paiement. C’est d’ailleurs ce que prédisent certains députés rencontrés.
Assemblée nationale du Cameroun : qui dirige véritablement ? Ce n’est pas le titre d’un téléfilm ou d’un feuilleton sorti tout droit des studios d’Ebénézer Kepombia alias Mitoumba, le célèbre metteur en scène camerounais, auteur de plusieurs téléfilms à succès au Cameroun et en Afrique. Mais il s’agit bien de la triste vérité que vit actuellement l’Assemblée nationale du Cameroun. A en croire certains députés, réputés curieusement proches du cercle restreint du Pan, Cavaye Yeguié Djibril, physiquement fatigué, intellectuellement et mentalement diminué, ne contrôlerait plus rien dans la marche de l’auguste chambre. Cette dernière serait aujourd’hui entre les mains du très puissant directeur de son cabinet qui n’est autre que son gendre et neveu, indiquent nos mêmes sources. Selon ces proches visiblement en disgrâce, le budget de l’Assemblée nationale risque de ne pas supporter la masse salariale du fait des nominations anarchiques initiées ces derniers temps par des proches du Pan. Ces nominations, essentiellement intéressées, croient savoir nos mêmes sources, impacteront négativement sur ledit budget. Et comment ? Aujourd’hui, on dénombre une quarantaine de postes de chargés de mission, une vingtaine de conseillers techniques, près de 93 chargés d’études, 225 chargés d’études assistants, plus de 300 chefs de bureau. Sans compter ces postes de directeurs, sous directeurs et chefs de bureau normalement prévus par l’organigramme. Des mêmes sources, un poste de conseiller technique aurait été acquis à 10 millions Fcfa par le nouveau récipiendaire, contre 8 millions de Fcfa pour un chargé de mission, 4 millions Fcfa pour un chargé d’études, 3 millions Fcfa pour un chargé d’études assistant. Info ou intox ? Toujours est-il qu’à l’Assemblée nationale, il y a désormais péril en la demeure.
STRATAGEME
Pour cela, toujours selon nos mêmes sources suffisamment crédibles, les postulants qui défilent au préalable dans le bureau de ce très proche collaborateur du Pan en ressortent, souriant avec leur décision de nomination en main. Que se passe-t-il donc alors qu’on sait que le Pan est absent depuis la fin de la session de mars et qu’il n’est apparu au grand public que lors de la fête de fin de ramadan ? Selon nos mêmes sources, ce très proche du Pan, aurait déjà trouvé son stratagème en scannant la signature du Pan qui ne sait absolument rien de ce qui se passe aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Vrai ou faux ? Du coup, en petits comités, l’on se met à regretter la courte présence de Gaston Komba au secrétariat général, qui avec tact et méthode, réussissait toujours à faire échec à ces plans machiavéliques dirigés contre le Pan. Naturellement, il s’est fait énormément d’ennemis. L’on comprend donc aisément le but recherché par ceux qui avaient intérêt à ce que l’ancien Sg parte au plus vite de cette maison aujourd’hui outrancièrement hantée par la gabegie. A titre illustratif et s’agissant des nominations aux forts relents de népotisme, aux dernières nouvelles, le Pan aurait lui-même découvert certaines nominations comme celle de son propre ils, le lieutenant Ibrahim Yeguié Djibril comme chargé de mission alors qu’il est déjà le chef de service de la sécurité du Pan. Est-il lui aussi passé par le péage de ce proche collaborateur du Pan ? Question à un sou. Ce qui intrigue le plus, c’est que dans le même arrêté dit présidentiel, la signature du Pan apparait comme s’il était à Yaoundé ce 4 mai 2022, date de signature dudit arrêté, ce qui remet au goût du jour cette histoire drôle de scan de sa signature qui se chuchote dans le huis-clos des couloirs du cabinet du Pan. Déjà que dans la même foulée et pratiquement dans les termes similaires d’un arrêté présidentiel du même mois de mai où tout le monde sait que Cavaye Yeguié Djibril se repose tranquillement dans son Mada natal, ce dernier signe à partir de Yaoundé, cet autre « arrêté présidentiel » qui instruit à « Marga Ibrahim, chargé de mission et chef de l’ex-service de l’entretien et des transports, sans exception aucune, acquis à Dubaï lors de ses missions relatives à l’achat des véhicules des membres du bureau et gardés au magasin de la cellule de la comptabilité matière. Véhicule Prado modèle 2015 ; 10 pneus ; un salon ; 350 m2 de carreaux ; 11 matelas ; 3 valises noires filmées ; une valise grise ; 4 rouleaux de tuyaux d’arrosage avec 2 mécanismes de leur rangement ; 3 rouleaux de tapis en gazon synthétique ; 3 bidets de lavabos complets ; 3 pots de latrines ; un WC complet ; un sommier de lit ; des cartons filmés et non filmés contenant des ustensiles de cuisine, du matériel électrique des lampes solaires, du matériel de plomberie et divers ; 3 valises emballées contenant quelques effets ; etc.. » En outre, Marga Ibrahim devrait, toujours selon le même arrêté présidentiel s’occuper des frais de dédouanement du véhicule Toyota Prado modèle 2015 à l’Assemblée nationale. Voilà donc comment la chambre basse du parlement est aujourd’hui gérée. Comme une épicerie par un grand maitre qui s’appelle « Cavaye Yeguié Djibril », appellation d’origine contrôlée