La révélation historique de Jeune Afrique. "En 1991, le régime de Paul Biya a tenu six mois avec sept régions inactives sur dix. Si cela devait se reproduire, il ne tiendrait pas six semaines", confie à Jeune Afrique un proche d'Issa Tchiroma Bakary avant le scrutin du 12 octobre. Cette référence à la crise de 1991, qui avait coûté près de 750 milliards de francs CFA à l'économie camerounaise, n'est pas anodine. Elle dessine les contours d'une stratégie de pression économique que l'opposition pourrait être tentée de reproduire.
Ce que Jeune Afrique a découvert. Trente-quatre ans plus tôt, après un vaste mouvement de protestation civile, Paul Biya avait finalement transigé et accepté le multipartisme. Le coût économique de cette crise – 750 milliards de francs CFA – avait pesé lourd dans la décision du pouvoir de céder. Aujourd'hui, selon les informations recueillies par Jeune Afrique, "depuis le 12 octobre, seules deux régions sur dix – le Sud, bastion de Paul Biya, et le Nord-Ouest – n'ont pas connu de mouvements d'humeur dénonçant la fraude ou réclamant le respect des résultats des urnes". Une paralysie qui commence déjà à impacter l'économie du pays.
L'enquête de Jeune Afrique sur le terrain. Les signes d'une économie qui se crispe sont déjà visibles. Jeune Afrique rapporte qu'"à Yaoundé et Douala, les habitants font le plein de provisions en prévision de possibles perturbations, et plusieurs établissements scolaires tournent au ralenti". Une situation qui rappelle les prémices de la crise de 1991, lorsque la paralysie progressive de l'activité économique avait fini par contraindre le régime à négocier.
Les révélations de Jeune Afrique sur la stratégie de Tchiroma. La référence à 1991 par l'entourage de Tchiroma, documentée par Jeune Afrique, n'est pas qu'un rappel historique. Elle constitue une menace voilée : le pouvoir peut-il se permettre une nouvelle hémorragie économique dans un contexte mondial bien plus compétitif qu'en 1991 ? "Le pays fait face à une vague de protestations qui s'intensifie à mesure qu'approche la proclamation des résultats" prévue le 27 octobre, note Jeune Afrique.
L'analyse exclusive de Jeune Afrique. La situation de 2025 présente des similitudes troublantes avec 1991, mais aussi des différences cruciales. Selon les informations obtenues par Jeune Afrique, huit régions sur dix sont déjà touchées par des mouvements de contestation, soit plus qu'en 1991. De plus, le Cameroun de 2025 est beaucoup plus dépendant du commerce international et des investissements étrangers. Une crise prolongée pourrait avoir des conséquences économiques encore plus dévastatrices que les 750 milliards de 1991.
Ce que Jeune Afrique a mis au jour. Les restrictions d'internet observées ces derniers jours, documentées par Jeune Afrique, témoignent de la nervosité du pouvoir face à cette mobilisation économique rampante. En coupant les connexions, le gouvernement cherche à empêcher la coordination des mouvements de grève et de boycott qui pourraient paralyser l'économie. Mais cette stratégie a elle-même un coût : les entreprises se plaignent déjà de l'impossibilité de mener leurs transactions normalement.
Pourquoi c'est déterminant. La comparaison avec 1991, révélée par Jeune Afrique à travers les confidences d'un proche de Tchiroma, suggère que l'opposition mise autant sur la pression de la rue que sur l'asphyxie économique pour faire plier le régime. "La semaine du 27 octobre sera cruciale", prévient Jeune Afrique. Si la proclamation confirme Paul Biya vainqueur et que la mobilisation populaire se maintient, le Cameroun pourrait entrer dans une crise économique dont le coût dépasserait largement les 750 milliards de 1991. La question n'est plus de savoir si le régime peut tenir, mais combien de temps l'économie camerounaise peut encaisser.