Dans une intervention remarquée lors de l'émission 7Hebdo sur STV, Cyrille Sam Baka a livré une analyse critique de la situation politique au Cameroun, pointant du doigt à la fois la domination du parti au pouvoir et les faiblesses de l'opposition.
"Le RDPC est un parti politique qui est fait pour avaler les autres," a déclaré Sam Baka, faisant référence au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le parti au pouvoir depuis plusieurs décennies. Cette métaphore frappante souligne la capacité du RDPC à absorber ou à neutraliser les forces politiques concurrentes, maintenant ainsi sa position dominante dans le paysage politique camerounais.
Cette observation met en lumière la stratégie politique du RDPC, souvent critiquée pour son approche hégémonique et sa tendance à coopter des membres d'autres partis ou à affaiblir les mouvements d'opposition.
Cependant, Sam Baka n'a pas épargné l'opposition dans son analyse. "Dans le même temps, nous avons une opposition qui ne rassure pas, et qui doit travailler pour aller plus loin," a-t-il ajouté. Cette déclaration souligne les défis auxquels fait face l'opposition camerounaise, suggérant un manque de cohésion, de stratégie efficace ou de capacité à se présenter comme une alternative crédible au pouvoir en place.
L'analyse de Cyrille Sam Baka dresse ainsi un tableau complexe de la politique camerounaise :
Un parti au pouvoir dominant, capable d'absorber ou de neutraliser ses concurrents. Une opposition perçue comme insuffisamment préparée ou convaincante. Un appel implicite à un renouveau politique, tant du côté du pouvoir que de l'opposition.
Ces observations soulèvent des questions importantes sur l'état de la démocratie au Cameroun et sur les perspectives d'alternance politique. Elles mettent en évidence la nécessité d'un renforcement de l'opposition pour créer un équilibre politique plus sain et offrir aux électeurs camerounais un véritable choix.
Le constat de Sam Baka pourrait être interprété comme un appel à l'action, tant pour le RDPC que pour les partis d'opposition. Pour le parti au pouvoir, il s'agirait de repenser son approche pour permettre une compétition politique plus équitable. Pour l'opposition, le défi serait de se restructurer, de renforcer ses propositions et de travailler à gagner la confiance des électeurs.
Dans un contexte où le Cameroun fait face à de nombreux défis socio-économiques et sécuritaires, cette analyse du paysage politique souligne l'importance d'un débat politique sain et d'une opposition forte pour aborder efficacement ces enjeux.
L'intervention de Cyrille Sam Baka contribue ainsi à alimenter une réflexion nécessaire sur l'avenir politique du Cameroun et sur les moyens de renforcer son processus démocratique.