Une nouvelle arrestation dans l'affaire dite du "faux contre-amiral" vient de secouer les hautes sphères de l'État camerounais. Olive Ngobo, diplomate en service au secrétariat général de la présidence de la République et épouse du maire RDPC de Yaoundé 2, Claude Samuel Monthe, a été arrêtée et inculpée pour "tentative d'escroquerie". Cette affaire, qui prend racine dans un scandale plus large impliquant l'usurpation d'identité du contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président de la République, soulève de nombreuses questions sur les interconnexions entre les milieux politiques, diplomatiques et financiers au Cameroun.
Selon les informations recueillies, l'affaire aurait débuté le 29 juillet 2024. Ce jour-là, Olive Ngobo aurait reçu un appel anonyme l'informant de la présence de documents sensibles à son bureau, concernant Jean Gakam, banquier d'Afriland First Bank. Après avoir pris connaissance du dossier, Mme Ngobo aurait contacté Hervé Maclain Koukem, ancien DRH d'Afriland First Bank, pour l'informer de la situation. Le lendemain, n'ayant pas pu rencontrer Jean Gakam comme prévu, Mme Ngobo aurait déposé le dossier au cabinet du ministre de la Justice, Laurent Esso.
L'arrestation d'Olive Ngobo serait intervenue le 31 juillet 2024, suite à une série d'événements impliquant Jean Gakam, le capitaine Bisse du SED (Secrétariat d'État à la Défense), et le lieutenant-colonel Ndongo Jean Alain, en charge de l'enquête sur le faux contre-amiral. Mme Ngobo aurait été arrêtée par les éléments anti-terroristes du GEPIC, initialement sous prétexte d'une dette envers un colonel. Ce n'est que plus tard qu'elle aurait été informée de son implication présumée dans l'affaire du faux contre-amiral.
Cette arrestation et l'inculpation qui s'en est suivie soulèvent plusieurs interrogations. Tout d'abord, l'absence de plainte formelle contre Mme Ngobo au moment de son arrestation intrigue les observateurs. De plus, le contraste entre son traitement et celui d'autres suspects dans l'affaire, notamment la nièce de Chantal Biya, initialement laissée en liberté malgré des accusations apparemment plus graves, pose question. Enfin, le rôle exact de Mme Ngobo dans cette affaire reste flou, d'autant plus que les autres suspects affirment ne pas la connaître.
L'évolution de cette affaire est suivie de près par de nombreux observateurs, qui y voient un test pour l'indépendance et l'impartialité du système judiciaire camerounais. Elle met en lumière les complexités et les possibles influences au sein des plus hautes instances de l'État, soulevant des questions sur la transparence et l'équité dans le traitement de telles affaires sensibles.
Alors que l'enquête se poursuit, cette affaire continue de susciter de vives réactions dans l'opinion publique camerounaise. Elle rappelle les défis auxquels le pays est confronté en matière de gouvernance et de justice, tout en soulignant l'importance d'une enquête approfondie et impartiale pour faire toute la lumière sur cette affaire complexe qui semble impliquer plusieurs personnalités influentes du pays.