Le magazine Jeune Afrique se penche sur la controverse entourant Baba Danpullo au Cameroun, exposant la complexité des liens entre les milieux d'affaires et l'État, ainsi que les éventuelles implications sur l'indépendance de la justice. Parallèlement, les opportunités d'investissement au pays semblent en déclin constant.
L'événement majeur du Cameroon Business Forum (CBF), initialement prévu à Douala début juillet, avant d'être reporté indéfiniment, aurait pu soulever des questions quant à l'attractivité du Cameroun pour les investissements étrangers. Ce rendez-vous annuel, visant à améliorer le climat des affaires, se trouve désormais dans l'ombre de l'affaire Danpullo, une saga diplomatique et judiciaire qui perdure depuis près d'un ann souligne Jeune Afrique.
Baba Ahmadou Danpullo, confronté à des difficultés pour honorer des prêts, voit ses entreprises soumises à une liquidation judiciaire en Afrique du Sud. Cependant, le magnat réagit en lançant une vendetta judiciaire contre des intérêts sud-africains au Cameroun, notamment MTN Cameroon et Chocolaterie-Confiserie Camerounaise (Chococam), filiale du groupe agroalimentaire Tiger Brands.
Selon Jeune Afrique, malgré les faits, l'appui du gouvernement camerounais à Danpullo attire l'attention. Les éditoriaux des médias officiels et le soutien du Sénat semblent confirmer le lien étroit entre Danpullo et le palais d'Etoudi. Néanmoins, cette relation souligne l'impuissance du gouvernement face à la puissance d'un magnat, et questionne la séparation entre l'État et les intérêts privés.
Les entretiens entre le Premier Ministre et les responsables sud-africains n'ont pas abouti, reflétant un climat tendu. Les autorités vietnamiennes, confrontées à une situation similaire avec Danpullo, ont abandonné leurs négociations. Le gouvernement semble préférer laisser la résolution de ces problèmes au Premier Ministre, tout en évitant de mécontenter un influent donateur du parti au pouvoir.
La justice camerounaise a également été critiquée pour son rôle dans l'affaire. Les décisions de justice ont semblé favoriser Danpullo, mettant en lumière des questions de bonne gouvernance. Les documents officiels ne semblent pas avoir été consultés avant de bloquer les ressources des filiales concernées.
Le dossier Jeune Afrique sur l'affaire Danpullo souligne les défis complexes de la relation entre affaires et État, ainsi que l'impact potentiel sur l'image du Cameroun en tant que destination d'investissement. Les interactions entre la justice, les affaires et la politique mettent en évidence la nécessité d'une gouvernance transparente et indépendante pour garantir un environnement propice aux investissements.