REVELATION: voici comment le RDPC vole les élections

Dans une enquête approfondie, Jeune Afrique révèle les dysfonctionnements majeurs du système électoral camerounais. Le mode de scrutin à un tour est unanimement considéré par l'opposition comme l'un des principaux facteurs favorisant la majorité au pouvoir.

Joshua Osih, président du SDF, pointe notamment du doigt les incohérences de la biométrie, qu'il rebaptise ironiquement "biyamétrie" en référence aux avantages qu'elle accorderait au parti présidentiel. "Comment peut-on parler de biométrie au moment de l'inscription si, ensuite, le jour de l'élection, on vous dit que, si deux personnes vous reconnaissent, vous pouvez voter ?" s'interroge-t-il dans les colonnes du magazine panafricain.

L'organe en charge des élections, Elecam, fait lui-même état de la nécessité d'améliorer le processus. Le magazine rapporte que l'institution a suggéré plusieurs modifications, notamment l'abaissement de l'âge électoral de 20 à 18 ans "pour l'adosser à l'âge pénal". Ces recommandations interviennent après chaque scrutin depuis 2012, témoignant d'une volonté institutionnelle d'améliorer la crédibilité du processus électoral.

La publication de la liste électorale nationale reste également un point de tension majeur. Le MRC a récemment obtenu une victoire juridique devant le Conseil constitutionnel, clarifiant une obligation légale d'Elecam jusqu'alors ambiguë. Cette décision pourrait avoir des implications significatives pour la transparence du prochain scrutin présidentiel, alors que le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii maintient sa opposition au système de bulletin de vote multiple.