Le village de Tchakamari, proche de la frontière du Cameroun et du Nigeria, ainsi que la localité de Kangaléré, ont été attaqués dans la nuit de lundi à mardi. Huit villageois sont décédés et des rumeurs ont d'abord laissé entendre qu'une centaine de personnes avaient été enlevées. Mais mercredi soir, de source officielle, on assure qu'il ne s'agit pas d'un enlèvement mais plutôt d'habitants qui ont fui.
Plusieurs attaques ont eu lieu entre lundi et mardi : deux dans la localité de Tchakamari, et une autre dans le village de Kangaléré. Au total, les assaillants ont tué 8 personnes. Un bilan qui a été confirmé mercredi 5 août dans la soirée, de source officielle camerounaise.
Toujours selon cette source, 145 personnes auraient fui. Mais cet interlocuteur précise bien que ces habitants n'ont pas été enlevés comme le laissaient entendre d'autres sources sécuritaires. La preuve, des dizaines de villageois seraient déjà de retour, probablement rassurés par la présence du BIR, l'unité d'élite de l'armée camerounaise, et du Bataillon d'infanterie motorisé, sur les lieux depuis mardi matin.
Ces attaques n'ont pas encore été revendiquées. Mais, pour les autorités, elles portent la marque du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest, ex-Boko Haram. Un de leur membre a d'ailleurs été tué. Ces dernières semaines, la menace terroriste s'était concentrée surtout à Fotokol et Maroua. Les derniers événements montrent que le groupe terroriste est aussi toujours bien présent à la frontière.
« Leur stratégie aujourd'hui n'est pas de chercher un combat frontal avec l'armée », explique un expert de la région. Mais plutôt de mener des attaques très ciblées pour se ravitailler, comme cela a été le cas à Tchakamari.