La récente rencontre entre Rebecca Enonchong, figure incontournable de la technologie au Cameroun, et Akere Muna, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2025, suscite de vives spéculations. Alors que la réunion, qui s’est tenue à Douala, portait officiellement sur des questions technologiques, nombreux sont ceux qui y voient un signe d'un possible soutien d’Enonchong à la campagne de Muna.
Akere Muna, avocat respecté et ancien vice-président de Transparency International, a annoncé sa candidature dans un contexte politique tendu au Cameroun, dominé depuis plus de quatre décennies par le régime du président Paul Biya. Muna a révélé que leur échange avait principalement porté sur « les problèmes systémiques du secteur informatique du Cameroun », saluant l'expertise de son interlocutrice dans un message publié sur les réseaux sociaux : « Ses vastes connaissances et son expérience sont vraiment inspirantes. Alors que la technologie évolue rapidement, son travail de promotion de la technologie et d’autonomisation des jeunes en Afrique est plus crucial que jamais. »
De son côté, Rebecca Enonchong, bien que discrète sur les détails de la réunion, a partagé un tweet sur X (anciennement Twitter), dans lequel elle louait leur échange : « Quelle belle conversation. C’est toujours un plaisir d’apprendre de votre sagesse et de votre expérience », accompagnant ses propos d’une photo les montrant ensemble.
Cette rencontre alimente les discussions, car Enonchong est une critique farouche du régime de Paul Biya. En 2021, elle avait même été brièvement arrêtée en raison de ses prises de position contre la corruption et les abus du pouvoir en place. Sa voix, particulièrement influente dans le domaine de la technologie, où elle est reconnue comme l'une des 50 femmes les plus puissantes d'Afrique en 2023, est respectée au Cameroun et au-delà. En tant que fondatrice du pôle technologique « Silicon Mountain » dans le Sud-Ouest du pays, elle incarne l’innovation et le progrès, des valeurs auxquelles Akere Muna pourrait bien vouloir associer sa campagne.
Les critiques virulentes d'Enonchong envers le président Biya ne sont pas nouvelles. Après le discours de fin d’année 2024 de ce dernier, elle avait vivement réagi, qualifiant les propos du chef de l’État de « creux » et pointant du doigt l’absence de solutions concrètes face aux problèmes récurrents du pays. « Vous avez énuméré les problèmes. Vous les connaissez. Mais je vous implore d’agir », avait-elle déclaré.
Pour Rebecca Enonchong, une coalition forte est la clé pour déloger le président en exercice. Elle a insisté sur l’importance de la collaboration et de la stratégie collective dans une campagne présidentielle, expliquant que « le chef de la coalition se décide à la fin et non au début ».
Si l'on ne peut pas encore affirmer que Rebecca Enonchong soutient officiellement Akere Muna, il est clair que leur réunion a fait naître des espoirs au sein de l’opposition et parmi les observateurs du paysage politique camerounais.