Comment Junior Njalla Quan a été suspendu ? C’était au cours d’une session ordinaire du Comité d’urgence qui s’est tenu en visioconférence le 30 juin dernier.
Ce qui se passe en ce moment à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ressemble à un film, avec des suspensions en cascade au sein du Comité exécutif. Henry Junior Njalla Quan, 4ème vice-président, pour avoir subi des frustrations avec son équipe lors du match de barrages devant désigner le représentant de la région du Sud-Ouest aux prochain Tournoi Interpoules, ce qu’il a appelé « arbitrage scandaleux » n’a pas pu se contenir.
Soupçonnant que c’est probablement, la correspondance confidentielle qu’il a adressée à Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, quelques jours plus tôt, le 20 juin notamment, au regard de la tournure que le football camerounais est en train de prendre, avec le fonctionnement de la Fécafoot, qui est au centre de ce qu’il a enduré avec son club, le 28 juin suivant. Les termes de cette correspondance, venant d’un membre du Bureau exécutif de la Fécafoot, ont révélé de graves dysfonctionnements.
« La plupart des menaces de mort que j'ai reçues ont commencé après que j'ai demandé au directeur du marketing et de la communication des détails sur les contrats liant la Fécafoot à ses sponsors. Cette demande a été formulée non seulement en ma qualité de vice-président, mais aussi en ma qualité de Responsable de la Commission marketing et promotion médias de la Fécafoot. En réponse et avec le président en copie, le directeur du marketing m'a dit de manière flagrante qu'il ne me divulguerait pas ces détails car, ce n'est pas de ma compétence. Encore une fois, le président était silencieux et apparemment en approbation de son collaborateur de confiance », lit-on.
Plus grave, Henry Junior Njalla Quan, a décrit l’entourage du président de la Fécafoot, comme infesté de personnes sans épaisseur et qui ne sont pas là pour faire avancer le football. « Le calibre des personnes qui dirigent notre football est le problème le plus profond que nous ayons. Des individus aux valeurs morales très douteuses sont en charge du destin de milliers de jeunes gens qui luttent pour gagner leur vie et menacent davantage la paix et la stabilité d'un pays qui dépense des milliards de FCfa de l'argent des contribuables chaque année uniquement pour promouvoir le football », écrit-il. Et à titre d’exemple : « Dans la Région du Sud-Ouest, qui est ma région d'origine, et qui est malheureusement entrée dans l'histoire comme le pire endroit au monde pour les jeunes footballeurs, nous avons comme dirigeants des personnes dont vous trouverez les noms sur la liste des fraudeurs les plus dangereux du Cameroun. Les gens qui menacent ouvertement de mort et déclarent publiquement qu'ils sont des seigneurs de la mafia et insistent sur le fait que la Fécafoot est une organisation mafieuse et que personne ne peut rien y faire. C'était très évident le 28 juin 2023, jour qui restera comme le plus sombre de l'histoire de notre football ». Suffisant pour ces accusations pour susciter une session du Comité d’urgence ordinaire de la Fécafoot, convoquée par son président, avec pour seul point majeur à l’ordre du jour : « le point sur la situation disciplinaire du 4ème vice-président de la Fédération camerounaise de football ».
Visant les dispositions des articles 40 alinéa 17 et 49 alinéa 3, des Statuts de 2021 de la Fécafoot, 5 membres du comité d’urgence, plus Blaise Djounang, le secrétaire général de la Fécafoot, en qualité de rapporteur, ont délibéré. « En raison des agissements contraires aux prescriptions des Statuts de la Fédération camerounaise de football, quatre (04) membres du Comité d’urgence sur cinq (05) décident de la suspension à titre provisoire de monsieur Njalla Quan Jr, conformément aux dispositions de l’article 42 alinéas 1 et 2 des statuts, jusqu’à la tenue du prochain Comité exécutif. 47 minutes ont suffi pour régler le cas Njalla Quan par visioconférence (13h08 – 13h55).
Njalla Quan n’a pas assisté à cette réunion et compte d’ailleurs terminer son mandat
A la suite de cette décision, des observateurs ont cru que la victime prendrait les devants pour annoncer sa démission. Henry Junior Njalla Quan, savait déjà ce qui l’attendait après sa dénonciation et avait déjà pris position. « Je ne fais pas partie de ceux qui vont se dégonfler et démissionner. C'est très facile ! Ce faisant, j'aurais tué les rêves de milliers de footballeurs camerounais qui avaient beaucoup d'espoir et qui avaient de grands rêves depuis notre élection. Contrairement à d'autres qui ont abandonné et démissionné, j'ai l'intention de rester et de terminer ce mandat particulier dans l'accomplissement de ma promesse à la famille du football camerounais, en particulier les parties prenantes de la région du Sud-Ouest qui m'ont donné leurs votes à la majorité. Je sais cependant que, comme cela a été le cas récemment, je serai suspendu ou peut-être licencié ou peut-être même tué, compte tenu des nombreuses menaces de mort que j'ai reçues, qui sont tombées dans l'oreille d'un sourd et semblent avoir été manifestement orchestrées d'en haut », indiquait-il dans sa publication.
Joint au téléphone après la décision du Comité d’urgence, Junior Njalla Quan indiqué avoir fait des précisions sur sa page Facebook, dont la première est qu’il n’a pas assisté à cette réunion du Comité d’urgence, où son nom est mentionné dans le procès-verbal.