Le quatrième RGPH cette année 2017 aura lieu entre les mois de novembre et décembre. C’est ce qu’ a annoncé le Directeur General du Bureau Central des Recensements et des Etudes de Populations (Bucrep) Madame Bernadette MBARGA lors de la 18e session du Comité de Suivi de cette opération tenue en juillet 2017. Seulement, malgré la multiplication des réunions du Comités National du 4e RGPH (deux déjà), la convocation des Comités de suivi (19 rencontres en deux ans ) et la tenue de 5 assises des Comités techniques, plusieurs observateurs s’accordent sur le fait que l’opération de recensement des populations lancée en 2015 par le Chef de l’Etat traine le pas. Qu’est ce qui coince ?
Difficile appropriation des nouvelles technologies
L’adoption d’une méthodologie nouvelle d’enquête basées sur l’utilisation des outils numériques, semble être un problème pour l’avancement rapide de la 4e campagne de Recensement Général de la Population et de l’Habitat au Cameroun. Malgré la formation, en 2017, des agents recenseurs afin de s’accommoder au matériel numérique, force est de constater que sur le terrain, certains agents ont du mal à les maitriser. Indisponibilité des financements… Deux ans seulement après le lancement du 4e RGPH, le Bucrep, institution en charge de l’opération lance déjà des cris d’alerte. La non-disponibilité des fonds intégraux semble mettre en péril l’ensemble de l’opération. En effet sur les 28 milliards de FCFA nécessaires pour la réalisation du recensement, seul 7 milliards de FCFA, ont été débloqués.
Pourtant, la phase dite du dénombrement principal nécessite que 16 milliards soient disponible. Cette somme servira au dire de la Cellule de la Communication et des Relations Publiques du Bucrep, au recrutement, à la formation et au défraiement de 33 000 agents recenseurs temporaires, l’acquisition de 33 000 smartphones, l’achat ou la location de plus 100 véhicules doublecabines, de motocyclettes, vélos, pirogues et hors bords, chasubles et t-shirts, sans oublier l’acquisition d’équipements et de logiciels informatiques et d’analyse, etc.
La mauvaise communication
A côté de ces réunions techniques et de coordination, le Bureau Central des Recensements et des Etudes de Populations (Bucrep) n’a pas manqué de faire la une sur les réseaux sociaux. En effet, comme pour booster l’avance du 4e RGPH, les internautes ont cru bon de rendre public un communiqué faisant état du recrutement de près de 30000 jeunes enquêteurs pour le compte du Bucrep.
Le non payement des salaires
A côté des fausses rumeurs qui auront aiguisés les appétits des chercheurs d’emploi, le non payement des salaires du personnel aura aussi fait l’actualité du Bucrep ces dernières semaines.
Des démissions
Au regard du rythme d’évolution des équipes sur le terrain qui ne correspond pas au chronogramme prévisionnel, certains agents ont simplement choisi de démissionner.
Les lenteurs dans l’exécution du chronogramme des activités
Sur les 8 étapes capitales à remplir avant la publication des résultats du 4e RGPH, seules trois étapes ont déjà été réalisées. Le taux de couverture de la phase de la cartographie censitaire dans certaines localités du pays affiche 0%.
Trop de temps morts
Au cours des derniers mois, plusieurs interruptions ont été observées chez les agents du Bucrep déployés sur le terrain. Ces arrêts qui pour certains durent plus de trois semaines sont dus aux ruptures en stocks de carburant; pannes de véhicules, absence des frais de subsistance, non payement des frais de guides, non remboursement des dépenses supplémentaires effectuées par les détachements sur le terrain, attentes des frais spéciaux pour des zones très inaccessibles pour ne citer que ceux-là.