Redressement fiscal : la CRTV n'est pas irréprochable

Notre loi fiscale est hermétique, c’est regrettable

Wed, 18 May 2022 Source: www.camerounweb.com

• Jean-Pierre Amougou Belinga est dérangé par la Direction générale des impôts

• Il y a un moment que cette affaire dure

• Pierre Alaka Alaka y voit une injustice, il fait des propositions



L’affaire retentissante qui oppose l’homme d’affaires camerounais Jean-Pierre Amougou Belinga et la Direction générale des impôts (DGI) a fait l’objet de discussion sur ABK Radio, dans la matinée du mercredi le 18 mai 2022. Le Pr Pierre Alaka Alaka était invité pour l’émission. Il a donné son point de vue sur cette situation qui prend une allure dangereuse.

Pr Pierre Alaka Alaka a fait une comparaison de la situation de Jean-Pierre Amougou Belinga et celle de la Cameroon Radio Television (CRTV). Pour lui, il est temps de penser au changement de la loi fiscale dans notre pays.

Le cas Jean-Pierre Amougou Belinga est inédit parce que même la CRTV qui reçoit des milliards de la redevance audiovisuelle n’a jamais eu un redressement fiscal aussi exorbitant. Tout solde bancaire n’est pas un revenu. Dans un solde bancaire, on peut retrouver des donations, un capital ou d’autres transactions. Cette affaire du redressement fiscal du Groupe l’Anecdote met en lumière les conflits de compétences dans l’administration fiscale.

Notre loi fiscale est hermétique, c’est regrettable. Les textes doivent être écrits pour être compris par une personne du niveau de l’intelligence d’un canard. Cette affaire de la créance de l’Anecdote va nous permettre de toiletter nos textes. Le ministre des Finances est le garant des recettes de l’Etat. En accordant une transaction, Il est dans son rôle. Toute transaction n’est pas obligatoirement soumise à l’attention du directeur général des impôts. On peut écrire directement au ministre.


Les vrais dessous de l'affaire Amougou Belinga, les hommes de Biya mouillés jusqu'au cou

Jean-Pierre Amougou Belinga est un homme d'affaires camerounais. Il est propriétaire du groupe de presse l'Anecdote et possède les chaînes de Télévision Vision 4 et Télésud. Le directeur général des impôts, Modeste Mopa Fatoing réclame aujourd’hui 17 milliards de francs CFA d’impôts à Jean Pierre Amougou Belinga. Mais, le problème serait ailleurs, comme l’explique le journaliste et lanceur d’alerte Boris Bertolt.

Modeste Mopa Fatoing, l’actuel directeur général des impôts est sous tous les projecteurs. Il réclame aujourd’hui 17 milliards FCFA d’impôts à Jean Pierre Amougou Belinga, le patron du groupe Vision 4. Dans cette affaire digne d’un feuilleton d’Hollywood où des fonctionnaires de la DGI sont en même temps poursuivis pour les faits de corruption, incitation à la corruption, concussion et escroquerie en bande organisée, rode également la main d’un homme, celui qui assure aujourd’hui les fonctions de vice-président, Ferdinand Ngoh Ngoh, l’homme à la punk, ministre du ciel, de la terre et des mers.

Au sein du sérail, c’est un secret de polichinelle, Modeste Mopa Fatoing est un intime de l’actuel Secrétaire générale de la présidence de la République (SGPR). Tout comme Jean Pierre Amougou Belinga est réputé proche du ministre des Finances Louis Paul Motaze. Ainsi pour beaucoup derrière cette bataille entre Mopa et Amougou se joue en réalité le prolongement de la guerre que l’homme à la punk mène depuis des années à l’argentier national, Louis Paul Motaze.

Les faits parlent d’eux-mêmes : Modeste Mopa Fatoing avait déjà refusé de suivre les instructions du ministre des Finances dans l’affaire qui l’a opposé aux brasseries. Se référant exclusivement à Ferdinand Ngoh Ngoh. D’ailleurs l’homme à la punk ne le cache pas. Mopa c’est son ministre des Finances. Ce dernier ne décrochait même pas le téléphone de Louis Paul Motaze.

Dans l’affaire qui l’oppose au PDG du groupe Vision 4, Bis repetita. Par correspondance daté du 24 février dernier, Louis Paul Motaze demandait à son DGI d’appliquer un rabattement fiscal de 30% au groupe l’anecdote. Modeste Mopa Fatoing en retour ne prend même pas la peine de répondre à son patron. Il dit d’ailleurs à qui veut l’entendre qu’il tient ses instructions directement de l’homme à la Punk.

Mais, il n’y a pas que Louis Paul Motaze qui paie les frais de l’ambitieux, Modeste Mopa Fatoing. Alamine Ousmane Mey, l’actuel ministre de l’économie croise les doigts et attend. Suspectant aujourd’hui Mopa d’être celui qui entraînera sa chute. Or, Mey est celui qui fait nommer Modeste Mopa Fatoing à la direction générale des impôts. C’est également lui, qui va l’introduire chez Franck Biya, 'le conseiller officieux' de Paul Biya.

Dans les salons feutrés de Yaoundé, les langues se délient progressivement. Franck Biya et Modeste Mopa Fatoing se sont rapprochés. Modeste Mopa Fatoing sait également qu’il doit jouer sa carte personnelle et tisser son réseau. Mais une chose est certaine, celui qui fera les frais de cette percée de l’ambitieux Mopa n’est autre que son « grand frère », Alamine Ousmane Mey.

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