Un Belge d’origine camerounaise a trouvé l’amour au pays. Quelque temps après, la fille est tombée enceinte de lui et a accouché facilement. Mais le père de la jeune femme est particulièrement attaché aux valeurs traditionnelles, quitte à obliger sa fille à élever toute seule le bébé. Le mbenguiste (terme familier pour désigner un Camerounais ayant des rapports privilégiés avec l'Europe) raconte lui-même l’histoire.
« J'ai décidé de venir vous parlez d'une situation personnelle qui me gêne énormément pour que je puisse avoir aussi des conseils. Je suis Belge bien que Camerounais d'origine et plus précisément bandjounais et j'ai aujourd'hui quarante et un (41) ans.
J'ai eu de nombreuses aventures avec des femmes belges mais vous savez la différence de culture ce n'est pas toujours évident donc du coup, échecs amoureux sur échecs j'ai décidé avec mes sœurs au pays et je me suis donc lancé dans une histoire à distance dans un premier temps avec une amie à ma sœur dénommée Delore qui vit au Cameroun.
Vu que c'était l'amie de ma sœur j'ai estimé que c'est une bonne petite et très honnêtement tout se passait bien entre elle et moi surtout que quand je suis allé au pays on a passé de très bons moments et elle est tombée enceinte. Quand elle m'informe je décide de m'occuper de tout et je fais deux séjours au Cameroun pour la voir et me faire connaître par sa tante chez qui elle vivait.
Elle accouche et je viens au pays et c'est là où tout se gâte entre nous. En effet quand je décide de faire les démarches pour reconnaître mon enfant et transcrire son acte auprès de notre ambassade, elle s'interpose car son père lui a dit que dans leur tradition, un homme qui n'a pas doté une femme ne peut pas reconnaître son enfant donc son père insiste sur le fait qu’elle et moi on doit se marier.
Pourtant on avait convenu qu'on prendrait notre temps pour cela car moi j'avais été clair avec elle dès le départ que je ne suis pas encore prêt et qu'on va y aller doucement et elle était totalement d'accord sur cela. Je n'ai donc pas compris ce revirement de situation.
D'autant plus que son père qui vit au village chez eux à Esse ne s'est jamais réellement occupé d'elle vu que c'est sa tutrice qui est sa tante qui s'en occupait et quand je l'ai connue je l'ai aidée à faire un petit commerce en lui ouvrant un salon de coiffure et en lui louant un studio que j'ai équipé pour qu'elle soit dans de très bonnes conditions avec mon fils.
Et aujourd'hui elle me sort que je ne peux pas reconnaître mon enfant parce que son père est très remonté. Je l'ai donc laissée au Cameroun mais comme j'avais payé six (06) mois de loyer pour le studio et son local de salon de coiffure, je lui ai dit juste qu'après elle pourra se débrouiller tout en rompant avec elle.
Je suis remonté en Belgique et ma sœur a essayé de la raisonner mais elle était du côté de son père. Hier donc après sept (07) mois elle m'appelle vu qu'on est resté quand même en contact pour me dire qu'elle veut que je lui pardonne et qu'on se remette ensemble et que certaines traditions sont dépassées et que je dois reconnaitre mon enfant, qu'elle avait fait une erreur et qu’avec son père même c'est gâté.
Je l'ai écoutée sans dire mot mais depuis je ne sais que faire car d'un côté je l'aime encore mais d'un autre je me demande si ce serait bien pour moi de me remettre avec une femme qui me donne l'impression de ne pas savoir réellement ce qu'elle veut dans la vie. Ce qui est sûr c'est que je compte bien reconnaître mon enfant mais par rapport à elle je m'interroge encore ».