Remaniement et case prison: Jean de Dieu Momo se rapproche de plus en plus de Kondengui, les accusations sont graves

JD Momo Jean de Dieu Momo

Thu, 27 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Un conflit interne au sommet de l'État menace de coûter des milliards au Trésor public. Alors qu'un contentieux oppose le Cameroun à la société australienne Sundance Ressources, des tensions émergent entre le ministre de la Justice et le secrétaire général de la présidence, révélant un possible montage aux relents de corruption.

Le ministère de la Justice, par la voix de Jean de Dieu Momo, semble vouloir transiger pour un montant de 94 milliards FCFA, contrairement à l'avis de la présidence qui recommande de poursuivre l'arbitrage international. Derrière cette bataille administrative se profilerait un soupçonneux appétit de rétrocommissions.



Le scoop de la matinale de jeudi … COMMENT LE MINISTRE DÉLÉGUÉ JEAN DE DIEU MOMO VEUT FAIRE PERDRE 94 MILLIARDS À L’ÉTAT DU CAMEROUN POUR OBTENIR DES RETROCOMMISSIONS.

Le gouvernement divisé sur un arrangement à l’amiable avec Sundance RessourcesLaurent Esso, le ministre de la justice souhaite transiger alors que le secrétaire général de la présidence de la République veut le maintien de la procédure à la CCI. C’est un nouvel épisode dans la guerre qui oppose le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh au ministre de la Justice, Laurent Esso. Ce dernier, bien que toujours hospitalisé en Europe continu de suivre les dossiers laissés avant son départ il y a plus de deux mois. Et parmi ceux-ci, l’affaire qui oppose à la Chambre de Commerce Internationale de Paris, l’Etat du Cameroun contre la société australienne, Sundance Ressources.

En effet, la CCI avait accordé à la partie camerounaise jusqu’au 21 mars 2025 pour apporter des réponses précises à trois questions. Mais, au ministère de la Justice, il a été décidé en février 2025 de renoncer à l’arbitrage et de transiger avec Sundance Ressources. Le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh est informé par courrier du ministre délégué auprès de ministre de la Justice, Jean De Momo qui assure l’intérim en remplacement du ministre de la justice, Laurent Esso, le 19 février 2025. Sauf que Ferdinand Ngoh Ngoh ne dit rien.

Le 3 mars 2025 s’est tenu au ministère de la Justice une réunion présidée par Jean De Dieu Momo incluant les responsables du ministère des mines, du ministère des relations Extérieures et ministère des Finances. Il est définitivement décidé d’opter pour « un règlement à l’amiable » du contentieux avec Sundance.

Le même jour, le secrétaire général de la présidence de la République est informé. Jean De Dieu Momo demande à Ferdinand Ngoh Ngoh, l’autorisation de sortie pour trois hauts fonctionnaires : Gaston Kenfack, Directeur de la Législation au Ministère de la Justice ; Alima Onana Dieudonné, Directeur des Affaires Juridiques au Ministère des Mines, d e l'Industrie et du Développement Technologique ;Mougnal Sidi, Directeur des Affaires Juridiques au Ministère des Relations Extérieures; Mevoua Benoit Placide, Chef de la Division des Affaires Juridiques du Ministère des Finances. Ces derniers doivent se rendent à Paris du 07 au 14 mars 2025, pour y rencontrer les avocats de Sundance Resources Limited afin d'échanger avec ces derniers sur les termes de l'accord à intervenir entre les parties. Ils devaient se rendre par la suite au Congo-Brazzaville et à nouveau à Paris, du 15 au 19 mars 2025 pour obtenir de la République du Congo son adhésion à un règlement amiable qui inclurait les intérêts de ce pays dans le cadre de l'exploitation du fer de Nabeba.Sauf que le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh et ses conseillers ne sont pas d’avis.

Ils décident de suivre l’avis du Cabinet Jeantet qui estime que le Cameroun a des chances de remporter son procès contre Sundance et ne saurait négocier un accord avec l’Etat du Cameroun qui lui ferait perdre de l’argent.

En date du 11 mars 2025, Ferdinand Ngoh Ngoh par courrier fait savoir au ministre Jean De Dieu Momo de poursuivre la procédure auprès de la CCI sous hautes instruction du chef de l’Etat. Mais également lui demande de régler les honoraires du cabinet Jeantet pour un montant total de 2 132 550 €. Il n’accorde aucune autorisation de sortie et aucune suite à la proposition de Jean De Dieu Momo.Mais, au ministère de la Justice on ne l’entend pas de cette oreille. Le 20 mars 2025, Jean De Dieu Momo écrit à Ferdinand Ngoh Ngoh en ces termes : « J'ai l'honneur de vous faire connaitre que le Ministre de la Justice est le Conseil du Gouvernement en matière judiciaire, y compris pour les affaires de la nature de celle visée en objet. A cet égard, le choix du Conseil du Cameroun relève normalement de ses attributions. Pour le cas d'espèce, l'empiètement dans cette compétence d'attribution du Ministre de la Justice n'est pas de nature à entretenir la sérénité dans l'équipe de défense du Cameroun dans cette cause ». Il ajoute : « En outre, le Ministre d'Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République, est le véritable destinataire de la note de frais d'un montant de 2 132 550 euros, soit de plus d'un milliard trois cent quatre-vingt dix millions (1 390 000 000) FCFA, destinée à couvrir les diligences déjà accomplies par le Cabinet Jeantet dans cette affaire. Aussi, le Ministre de la Justice ne saurait-il justifier sa signature sur la Convention d'honoraires avec le Cabinet Jeantet, encore moins sur la note de frais assortie à la Convention, alors qu'il n'a été associé ni au choix de ce Conseil, ni aux négociations sur les honoraires ».

Or, le 29 avril 2022, le ministre de la justice, Laurent Esso avait octroyé une lettre de mission à Me Thierry Auriol du Cabinet Jeantet pour représenter les intérêts du Cameroun dans cette affaire.

Cependant, avant d’adresser le courrier à Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministère de la Justice va faire savoir par téléphone à Thierry Auriol qu’il ne représente plus les intérêts du Cameroun et de leur décision de trouver un arrangement à l’amiable avec Sundance Ressources.

Les termes d’un arrangement avec Sundance Ressources ont d’ailleurs déjà fait l’objet d’étude au ministère des mines qui avait proposé au secrétaire général des services du premier ministre, Seraphin Magloire Fouda en 2022 le paiement à Sundance Ressources de 94 milliards Fcfa. Une proposition avait déjà été rejetée par la présidence de la République et qui avait décidé d’aller en arbitrage. Sauf que le gang est revenu à la charge. La stratégie : bloquer l’arbitrage pour payer 94 milliards Fcfa à Sundance et se partager les rétro commissions.

Source: www.camerounweb.com