Emiettement de Banyagbo 2, les Banyagbo accusent, le Minat persiste. Elles demandent à monsieur le Ministre de l’administration territoriale de sursoir à l’installation de ce nouveau chef jusqu’à clarifications des contentieux en cours dont la persistance est source de tension et de menace à l’ordre et la tranquillité publics. « Depuis la création du regroupement Bassamba en 1964, nous n’avons pas connaissance dans nos activités de développement d’une localité répondant du nom de Batatbo», s’insurgent les Banyagbo.
A ce qu’ils sachent, poursuivent-ils, les textes organiques du village Bassamba émanent du chef de l’Etat qui en a fait une unité administrative au Cameroun. Ils citent l’arrêté préfectoral n° n° 143/AP/Dnd du 30 octobre 1964 portant création de regroupement pour certaines populations du département du Ndé. Le regroupement Bassamba, alors dans le District de Tonga, se compose ainsi qu’il suit, Babouleng et Ntakou réunis: Famtchouet I, Nouhou, Bandjuidjong I et II, Ntakou I et II, Bapossa, Banyagbo, Bandoubo, Bouleng I et II, avec une population de 3000 habitants à cette époque là. Il faut noter qu’ente 1964 et 1998, l’avenir du grenier du Ndé, le regroupement Bassamba puisqu’il s’agit de lui, avait été sérieusement troublé par des querelles futiles autour de l’harmonisation des chefferies traditionnelles existantes. La publication de l’arrêté n°270/AP du 05 octobre portant homologation de certaines entités traditionnelles du District de Bassamba n’a pour autant pas reconfigurer le visage de la vallée, comme on l’appelle affectueusement. Il s’était agi de reconnaitre Banyagbo, Babossa, Bandoumbo et Ntakou comme étant des villages avec à leur tête des chefs de 3è degré.
Avant l’homologation, seul Bassamba était reconnu comme chefferie traditionnelle de 3è degré. La chefferie de 3è degré de Bassamba est limitée au Nord par la rivière Songfok qui la s2pare du village Babou, dans l’arrondissement de Bangangté ; au Sud par la rivière Nzeu qui la sépare du village, dans l’arrondissement de Tonga ; à l’Ouest par une tranchée artificielle qui la sé »pare du village Bafetba arrondissement de Bazou et le sommet Ngadjap (limite avec le groupement Bangoulap) ; à l’Est avec la rivière Kebateseu qui la sépare du village Bantoum I, arrondissement de Bangangté. Correspondance confidentielle La Chefferie Banyagbo quant à elle s’étend sur le territoire du village du même nom, elle est limitée : Au Nord par le groupement Bangoulap, au Sud par le cours d’eau dénommé « Nzeuh », à l’Est par les villages Bapossa et Bandoubo, à l’Ouest par les villages Fetba (arrondissement de Bazou). Ses quartiers sont Nekor, Tounssi, Noumentah, Nobou, Nokin, et Nkotuh.
A la lumière de ce qui précède, où le Minatd va-t-il donc loger le nouveau village qu’il vient de créer à Banyagbo ? Dans sa correspondance confidentielle signée le 18 aout 2023 dernier et adressée au sous-préfet de l’arrondissement de Bassamba, le préfet du Ndé a demandé à son collaborateur, le Sous-préfet de Bassamba, de lui «proposer une simulation de la délimitation de la chefferie Batatbo crée par arrêté préfectoral N°70/F36/A2 du 06 juillet 2023». Répondant à la demande, monsieur Abali Simon Akime, le sous-préfet a par message porté n°28MP/F36601.1/BAG du 21 aout 2023 adressé aux chefs de services départementaux des affaires foncières, du cadastre, de l’urbanisme, et des domaines du Ndé, et le Délégué d’arrondissement de l’agriculture de Bassamba, le chef du village Batatbo et tous leurs notables (ses fils et une poignée de fidèles), à prendre part à la réunion de concertation qu’il présidera le jeudi 24 aout 2023 à 9h00. Le 31 suivant, c’était au tour des Banyagbo de se retrouver autour du chef de terre.
Des dignitaires du Ndé dénoncent un vice de forme étant donné que le chef supérieur Bangangté. Car «Bassamba sur le plan territorial dépend du groupement Bangangté. On l’invite pour un éclairage traditionnel, cat il est la tutelle traditionnelle des chefferies de Bassamba». Même à Bassamba, poursuivent ces sources, le Sous-préfet doit inviter les autres chefs locaux, ainsi que certaines grandes élites s’il veut la transparence. Dans toutes ces réunions, seul le chef Banyagbo a été présent, les chefs des localités voisines n’ont pas été consultés pour la délimitation. Dans le cas contraire, ajoutent ces élites, cette inconduite annule l'acte posé. Selon nos sources à Bassamba, Simon Abali Akime prévoit deux prochaines réunions avec certains groupes de personnes.