Remaniement ministériel : Terrible nouvelle pour le Premier ministre Joseph Dion Ngute

Terrible nouvelle pour le Premier ministre Joseph Dion Ngute

Thu, 13 Jul 2023 Source: L'Indépendant

Le gouvernement du 04 janvier 2019 vient de battre tous les records de longévité. Les scandales s’accumulent Rien ne bouge. Chaque jour, Dion Ngute est réduit à inaugurer les chrysanthèmes.

C’est une sortie musclée du Pm qui aurait pu être rangée au registre de ses prérogatives, si elle ne mettait en exergue un déplacement du centre d’împulsion de l’action gouvernementale vers la présidence de la République. En effet, bravant l’autorité du Premier ministre, Célestine Ketcha Courtès, dont le ministère est pourtant situé à un jet de pierre de la primature a voulu faire entériner ses nominations de directeurs de l’administration centrale du Minhdu par la présidence de la République. Dîon Ngute ne laissera pas passer cet affront de trop.

Il ne fait plus de doute, le gouvernement est rentré de pleins-pîeds dans un air de campagne, en prélude à la présidentielle de 2025. Hiérarques et autres dignitaires multiplient des appels à la candidature de leur champion. Le Rdpc enfonce ainsi une porte ouverte si l’on s’en tient aux dispositions de l’article 27 alinéa 3 de ce parti, faisant de son président national, le candidat statutaire à l’élection présidentielle.

Après la série d’élections (double scrutin législatif et municipal de février 2020, les régionales de décembre 2020 et plus récemment les sénatoriales de mars 2023), le gouvernement n’a connu aucun réaménagement. Situation qui démobilise autant qu’elle crée des poches d’înertie et une polarisation de l’action gouvernementale à la présidence de la République, mettant ainsi le Pm Dion Ngute à l’étroit.

La phrase rituelle : “Sur Hautes Instructions Présidentielles^, alimente la controverse dans les rédactions, les chaumières et certains salons huppés de la République.

Scandales

Ce gouvernement a multiplié des scandales en série. Inutile de rappeler les affaires Covidgate, Cangate, construction des autoroutes, barrages et autres projets fumeux… Les rapports accablants de la Chambre des comptes ont été rangés au rayon des affaires classées. Des prédateurs continuent de parader en narguant un peuple désabusé, désormais convenu que l’Opération Epervier n’aura été qu’un autre marché de dupes.

Après des consultations électorales, il est de coutume de procéder à une redistribution des cartes politiques par un savant dosage entre des ministres technocrates et ceux qui puisent leur légitimité sur leur base électorale. Les décès successifs des secrétaires d’Etat, ministres délégués et mêmes ministres pleins, n’ont pas réussi à provoquer au moins un réaménagement gouvernemental. Et les camerounais s’interrogent : Paul Biya tient-il encore vraiment toutes les manettes du pouvoir ? N’est-il pas simplement otage d’un système qui pousse ses pions, déterminé à se régénérer au travers d’une reproduction sociale déjà bien huilée ?

Chaque jour, le Cameroun renvoie l’image d’une société bloquée, et sous pilotage automatique. L’enthousiasme du départ de Dion Ngute, sa crédibilité, ses différentes descentes sur le terrain,auraient pu impulser une nouvelle dynamique de l’action gouvernementale. Les clans qui s’affrontent à l’intérieur du système ont presque réduit le Pm à jouer les figurants aujourd’hui. Tous les signaux indiquent clairement le scénario sinon d’une révolution de palais, mais tout au moins, d’une transition au forceps.

Max Mpandjo, L’Indépendant

Source: L'Indépendant