Remaniement ministériel: Paul Biya ne va pas finir son mandat, gros risque à Etoudi (vidéo)

Biya Reunion Etoudi Mvondo Ngoh Image illustrative

Wed, 17 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors que le Cameroun attend avec impatience la composition du nouveau gouvernement après la réélection controversée de Paul Biya le 12 octobre 2025, les tractations s'intensifient au sommet de l'État et les pressions montent de toutes parts. Entre les assurances données aux caciques du régime et les avertissements de l'opposition, le président de la République navigue dans des eaux politiques particulièrement agitées.

Selon les informations de Jeune Afrique, le suspense serait levé concernant l'une des figures les plus influentes du régime. Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d'État et secrétaire général de la présidence de la République, aurait reçu l'assurance de sa reconduction lors d'un long entretien avec Paul Biya dans l'après-midi du dimanche 7 décembre dernier.

Cette rencontre de plusieurs heures au palais présidentiel aurait permis au chef de l'État de renouveler sa confiance à son fidèle collaborateur. Mieux encore, Ferdinand Ngoh Ngoh disposerait désormais de « coudées franches » pour contribuer à la formation du futur gouvernement, une prérogative qui confirme son statut d'homme-clé du régime.

Aux affaires depuis de nombreuses années, Ngoh Ngoh a progressivement gravi tous les échelons jusqu'à ce poste stratégique. Pour les observateurs de la scène politique camerounaise, sa présence dans le prochain exécutif ne constitue nullement une surprise, tant il incarne la continuité et la fidélité au sein du système Biya.

Mais pendant que le Sérail organise ses continuités, l'opposition hausse le ton. Lundi 15 décembre 2025, sur le plateau de l'émission « Face à vous », Cissé Bamanga, président des Jeunes de l'Alliance Républicaine, a lancé un avertissement aussi direct que radical au chef de l'État.

« Si le président de la République Paul Biya rate son remaniement, je ne pense pas qu'il va finir son mandat », a déclaré le jeune responsable politique, provoquant un vif émoi sur les réseaux sociaux et dans les milieux politiques.

Cette sortie, sans précédent dans sa formulation, traduit l'exaspération d'une partie de la classe politique et de la société civile face à ce qu'elle considère comme une gouvernance épuisée et déconnectée des réalités du pays. Pour l'opposition, la composition du nouveau gouvernement représente bien plus qu'un simple exercice de répartition de portefeuilles : elle constituerait un test décisif pour la suite du mandat présidentiel.

Ces deux séquences illustrent la double pression qui s'exerce sur Paul Biya : d'un côté, la nécessité de rassurer et récompenser les barons du régime qui ont assuré sa réélection contestée ; de l'autre, l'exigence d'un renouvellement capable d'apaiser les tensions post-électorales et de redonner un souffle à une gouvernance largement critiquée.

Le maintien annoncé de Ferdinand Ngoh Ngoh, symbole de continuité et de concentration du pouvoir, semble indiquer que le président privilégie la fidélité à l'audace du changement. Reste à savoir si ce choix suffira à calmer les ardeurs d'une opposition qui, pour la première fois depuis longtemps, ose évoquer publiquement l'hypothèse d'une fin de mandat anticipée.

Le contexte dans lequel intervient ce remaniement n'est pas anodin. L'élection présidentielle d'octobre 2025 a été marquée par des accusations massives de fraudes et des contestations virulentes de l'opposition. Plusieurs candidats, dont Ateki Caxton, ont publiquement remis en cause les résultats officiels, créant un climat de défiance inédit.

Dans ce contexte explosif, la composition du nouveau gouvernement est scrutée comme un signal politique majeur : Paul Biya optera-t-il pour l'ouverture et le dialogue, ou pour le verrouillage et la continuité pure ? La reconduction de Ngoh Ngoh, si elle se confirme, semble déjà apporter un début de réponse.

Depuis la réélection de Paul Biya il y a plus de deux mois, le Cameroun fonctionne avec un gouvernement démissionnaire. Cette longue période de transition alimente les spéculations et accroît l'impatience tant de la classe politique que de l'opinion publique.

Source: www.camerounweb.com