Les coïncidences entre les voyages du président Paul Biya en Europe et le traitement de certains dossiers du Cameroun restent un sujet complexe qui a souvent fait l’objet de spéculations. C’est notamment le cas avec les remaniements ministériels ceci, en raison de la fréquence et de la durée des séjours à l’étranger, principalement en Europe.
Pour certains observateurs avertis, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la plupart des voyages du chef de l’État en Europe coïncident toujours avec ses redistributions des cartes dans l’appareil étatique. Ce fut notamment le cas en 2004, 2009, 2011, 2015 et 2019. Qu’en sera-t-il cette fois-ci, après son dernier séjour en Hexagone et par la suite en Suisse ? Difficile à dire.
Toujours est-il que, à en croire certains observateurs, les déplacements du président Paul Biya à l’étranger constituent pour lui des moments de réflexion qu’il met à profit, comme un vrai sage qu’il est, pour prendre du recul, planifier des réajustements au sein de son gouvernement, réfléchir sur tous les problèmes du pays, faire un panorama de la situation et un almanach des personnages qu’il utilise pour les hautes fonctions.
De l’avis de nombreux analystes, ces derniers temps, plusieurs raisons devraient justifier un éventuel nouveau casting présidentiel. On pourrait entre autres citer plusieurs décès des membres du gouvernement en fonction, les différents conflits d’autorité et d’intérêt au sein de l’appareil étatique, les divisions et querelles de cuisine entre ses collaborateurs, souvent ses plus proches qui embarquent au passage des alliés de tous bords, spoliant conséquemment ainsi la bonne marche et les nobles objectifs du Renouveau, les différentes procédures pendantes dans les juridictions impliquant des membres du gouvernement en poste, certains accords nouvellement passés avec le BRICS (groupement de 9 pays composé du Brésil, de la Russie, de l’inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Éthiopie et de l’Iran), sans oublier la France toujours embusquée, cherchant la moindre occasion pour séduire, la cacophonie entre le ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), sans oublier l’insalubrité dans la capitale politique camerounaise.
Ce sont là quelques dossiers qui viennent d’accompagner le chef de l’État dans son dernier séjour à l’étranger. À croire nos sources généralement très bien informées, lors de ce dernier séjour présidentiel à l’étranger et le précédant, le président Paul Biya aurait commencé et continue des consultations secrètes avec des personnalités et certains de ses conseillers de confiance ou des partenaires internationaux. Certains de ces partenaires stratégiques partis d’horizons divers auraient ainsi été reçus par le maître des horloges, dans une discrétion qui caractérise « l’homme lion », c’est-à-dire, loin des agitations du palais d’Etoudi et des embuscades de couloirs de cet édifice où tous les murs ont des oreilles, où les poubelles des cabinets font l’objet des tris et de fouilles comme des gisements de diamant, se vendant en millions de francs CFA aux seuls fins de savoir ce qui se trame à côté.
Les déchets de papier passés au broyeur sont systématiquement reconstitués des nuits durant comme dans un puzzle. De ce bord-là, une guerre de tranchées masquant à peine une guerre de succession faisant jaser les opinions pendant que « l’homme lion », qui les regarde dans une indifférence dont il a le secret, et dont seul lui reste et demeure le maître, et l’arbitre du jeu, vaque tranquillement à ses obligations régaliennes.
À en croire certains observateurs pointilleux, d’autres indices démontrent suffisamment que le chef de l’État entend bouger les lignes. À commencer par une certaine agitation entretenue dans les médias par quelques membres du gouvernement qui ne justifient d’aucun bilan.
En clair, bien que les voyages du président Paul Biya ne soient pas systématiquement suivis de remaniements ministériels, il n’en demeure pas moins qu’il existe des coïncidences significatives qui suggèrent que ces séjours, comme le tout dernier, pourrait jouer un rôle dans sa gestion politique et de réajustement du gouvernement, preuve définitive qu’il reste le seul maître du jeu.