Les négociations entre le gouvernement et les leaders ambazoniens n’ont jamais eu lieu au Canada. En tout cas, c’est ce que souligne le web journaliste Michel Biem Tong sur sa page Facebook.
Il jure que la partie des autorités n’a rencontré que des anciens combattants séparatistes qui ont longtemps déposé les armes pour revenir dans le camp adverse et contribuer à la chute de ceux qui sont toujours hostiles aux forces armées camerounaises. Voici ci-dessous son post.
Madame Mélanie Joly, le gouvernement ambazonien n’a négocié aucun cessez-le-feu au Canada
Ce 20 janvier 2023, le gouvernement canadien, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a rendu publique une déclaration sanctionnant les négociations secrètes tenues au Canada entre des émissaires du gouvernement camerounais et des leaders ambazoniens dont la plupart sont soit modérés, soit ralliés au pouvoir de Yaoundé.
Dans cette déclaration, il est question « d’entamer un processus visant à parvenir à un règlement global, pacifique et politique du conflit ».
Ce qui signifie que les forces ambazoniennes doivent déposer leurs armes, retourner à la vie active pour que les choses reviennent à la normale, au nom du statut spécial et de la reconstruction des deux régions « du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », si cher à Paul Biya et sa clique.
Pas de justice donc pour les responsables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le Southern Cameroons. Pas de réparation non plus pour les familles et individus qui ont perdu leurs biens.
Rien sur la restauration du Southern Cameroons, encore moins sur les conditions de passage de la Fédération à l’Etat unitaire entre 1961 et 1972, rien sur le droit d’autodétermination du peuple ambazonien qui est violé depuis plus de 60 ans par Yaoundé et Paris.
Ces chuchoteries du Canada n’étaient en réalité qu’une mascarade dont le but était de tuer la lutte de libération du peuple du Southern Cameroons au profit de Paul Biya, son régime et de ses parrains français.
Les interlocuteurs du gouvernement laisseraient plus d’un stupéfait. Il s’agit en effet de leaders ambazoniens devenus des collabos du pouvoir de Yaoundé pour diviser et détruire cette résistance.
Il est de notoriété publique que Lucas Ayaba Cho de l’Ambazonia Defence Forces (ADF), qui était représenté à ces négociations secrètes, collabore avec les services secrets camerounais pour semer la confusion au sein de la lutte.
Ebenezer Derek Mbongo Akwanga du Southern Cameroons Defence Forces (SOCADEF), quant à lui, non seulement a été retourné par le pouvoir en place mais aussi, cessé de combattre depuis mars 2020.
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La déclaration du gouvernement canadien parle d’un gouvernement intérimaire qui aurait participé à ces travaux.
Or le gouvernement ambazonien qui contrôle le trésor de la lutte, les combattants sur le terrain et qui jouit d’une crédibilité auprès des populations du Southern Cameroons c’est celui dirigé par Samuel Sako Ikome.
Ce dernier n’a ni ne pris part ni été représenté à ces causeries entre copains. Celui auquel le Canada fait allusion c’est le gouvernement intérimaire de Marienta et de Chris Anu (il s’agit en réalité d’une entité qui s’est divisée en deux suite aux querelles de leadership) dont les accointances avec des dignitaires du régime Biya ne sont plus à prouver.
Après le Grand Dialogue (ou monologue) de 2019 à Yaoundé, nous voici en plein dans un Supergrand Dialogue canadien où le gouvernement de Yaoundé se parlait à lui-même, car n’ayant eu affaire qu’aux ambazoniens acquis à sa cause. Ni plus ni moins.